Quatre girafes peralta, une espèce rare, ont été déplacées au Niger, de la région de Kouré (sud-ouest) où elles sont menacées vers la réserve de Gadabédji (centre-sud), quatre ans après une première délocalisation de dix animaux, ont annoncé mercredi 16 novembre 2022 les autorités.
« Quatre girafes femelles ont été capturées (le 11 novembre à Kouré, NDLR) et ont déjà été acheminées dans la réserve de Gadabédji », 600 km plus à l’est, a affirmé à l’AFP le commandant Lamine Saïdou, un responsable des services nigériens des Eaux et Forêts dans la zone de Kouré. Le transport des girafes s’est fait par la route, dans des « conteneurs bien aménagés » et « s’est bien déroulé », a-t-il assuré et elles ont pu être relâchées mercredi matin. L’opération, dont le coût n’a pas été précisé, a été menée avec notamment l’appui d’experts du Sahara Conservation Fund (SCF), une ONG de protection de la faune, a-t-il indiqué.
Les girafes peralta sont caractérisées par leurs taches claires
C’est la deuxième opération de ce genre, après celle menée en novembre 2018, où dix girafes dont sept femelles et trois mâles vivant à Kouré avaient été transférées, déjà à Gadabédji, une immense réserve située dans la région de Maradi (centre-sud). Trois des sept femelles ont depuis donné naissance à trois girafons entre mars et novembre 2022, selon le ministère nigérien de l’Environnement. Ces délocalisations visent à mieux protéger ces girafes peralta, une espèce aux taches claires, déjà disparue du reste de la planète, et qui, fuyant braconniers et prédateurs, avaient trouvé un havre de paix dans la brousse de Kouré, à 60 km de la capitale Niamey.
Sous la protection des populations et des ONG, ces grands mammifères, qui attiraient de nombreux touristes, se sont multipliés dans ce sanctuaire d’arbustes et de sols caillouteux. De 50 en 1996, les effectifs des girafes étaient estimés à 612 en 2017 et à 904 girafes en 2021, d’après les chiffres officiels communiqués à l’AFP.
Des girafes pucées
Les touristes ont toutefois déserté cette zone depuis l’assassinat en août 2020 par le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) de six humanitaires français avec leur guide et leur chauffeur nigériens qui visitaient la zone abritant les girafes. La délocalisation d’une partie des girafes de Kouré est rendue nécessaire par la destruction progressive de leur habitat, engendrée par l’avancée du désert et la conquête de nouvelles terres agricoles. Les animaux étaient également à l’origine de plusieurs accidents de la route, traversant les axes de cette région proche de la capitale, au grand dam des camions et bus. Certaines girafes délocalisées sont équipées de puces afin de mieux surveiller leurs déplacements.
AFP