« Non à la coercition » et « stop au mépris »: les internes et étudiants en médecine sont de nouveau appelés à la manifestation et à la grève jeudi 17 novembre contre des mesures destinées à les contraindre à s’installer dans des déserts médicaux.
Dans l’après-midi, sont prévus un cortège national à Paris et plusieurs manifestations en régions, notamment à Lyon et Nantes, à l’appel d’organisations d’étudiants en médecine (Anemf) et d’internes (Isni et Isnar-IMG).
Le 14 octobre, ces organisations avaient revendiqué « plus de 10.000 » manifestants et « 40% de grévistes ».
Elles protestent contre l’ajout d’une quatrième année d’internat en médecine générale, qui doit être effectuée « en priorité dans des zones où la démographie médicale est sous dense », selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Son article 23 est dans la ligne de mire des internes, comme le sont plusieurs propositions de loi visant à réguler l’installation des médecins.
« Mesures démagogiques »
« Ce sont des mesures démagogiques, qui ne présentent aucune efficacité en termes d’accès aux soins, les généralistes étant déjà les médecins les mieux répartis sur le territoire », estime auprès de l’AFP Raphaël Presneau, président de l’Isnar-IMG (internes en médecine générale).
Pour le président de l’Anemf, Yaël Thomas, créer une quatrième année de troisième cycle pour former des généralistes n’a « pas de sens au vu du manque de maîtres de stage et d’enseignants ».
Le ministre de la Santé, François Braun, a lâché du lest en annonçant un amendement au PLFSS pour permettre que certains stages puissent se faire à l’hôpital et pas seulement en ambulatoire.
« C’est une avancée, qui prouve que nous avons été partiellement écoutés », relève Olivia Fraigneau, présidente de l’Isni. Mais l’amendement gouvernemental n’a pas été retenu dans la version du budget de la Sécu votée mardi par le Sénat et devra être de nouveau présenté en deuxième lecture à l’Assemblée.
À nouveau le 49.3
Le gouvernement devrait à nouveau user de l’article 49.3 de la Constitution devant les députés en début de semaine prochaine sur ce texte, un choix qui hérisse internes et étudiants.
Ces derniers s’émeuvent également de l’interdiction de l’intérim à l’hôpital en début de carrière et des menaces pesant selon eux sur la « licence de remplacement », qui permet aux internes de travailler en libéral.
Ils réclament en outre une meilleure rémunération des gardes. « Quand il y a des revalorisations, les internes sont systématiquement oubliés », déplore Olivia Fraigneau.
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