Après son échec à inscrire la question du Sahara occidental sur l’agenda du dernier sommet arabe, la diplomatie algérienne a subi le même revers lors d’une réunion avec ses alliés du «Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations unies».
L’Algérie n’a pas réussi à inscrire la question du Sahara occidental dans la Déclaration sanctionnant la première réunion du «Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations unies», tenue en Iran. Une instance qui s’est fixée pour objectif de préserver, promouvoir et défendre la primauté et la validité de la Charte des Nations unies ainsi que de lutter contre l’unilatéralisme.
Une absence qui n’est pas sans soulever des interrogations, alors que le tour de table de ce groupe, créé en avril 2021, est composé essentiellement de pays amis du voisin de l’Est, dont certains reconnaissent la «RASD» depuis l’époque de la Guerre froide, tels le Nicaragua, l’Angola, l’Iran, le Zimbabwe, le Venezuela ou encore Cuba. Aux côtés de ces Etats d’Afrique et d’Asie, il y a aussi la présence de deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : la Chine et la Russie. Moscou siège, pour rappel, aux côtés des Etats-Unis, Royaume Uni, Espagne et la France, dans le Groupe des amis du Sahara occidental.
L’Algérie s’est-elle pliée à la volonté de la Chine et la Russie ?
Une présence qui, selon certaines indiscrétions, aurait pesé à l’heure de la rédaction de la Déclaration de Téhéran, adressée la semaine dernière au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. La Chine tient, en effet, à préserver ses bonnes relations politiques et économiques avec le Maroc. En témoigne son vote en faveur de la résolution 2654 sur la question du Sahara, adoptée le 27 octobre. Pékin tient aussi, malgré la pression de l’Algérie et l’Afrique du sud, à écarter le Polisario des Sommets Chine-Afrique. En échange, Rabat apporte son soutient au projet de Pékin de récupérer Taïwan.
Quant à Moscou, son abstention lors de la même séance à l’instance exécutive de l’ONU est surtout destinée à marquer son opposition avec la mainmise de Washington sur ce dossier. Pour mémoire, des chalutiers de la Russie pêchent, depuis 1992, dans les eaux du Sahara, conformément à des accords signés entre le royaume et la Russie, dont le dernier remonte à novembre 2020.
La Déclaration du «Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations unies», consultée par Yabiladi, insiste particulièrement sur la «coordination des initiatives conjointes visant à promouvoir le respect des principes de souveraineté, d’égalité des Etats, de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, de règlement pacifique des différends, et de l’interdiction de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, tels qu’ils sont consacrés dans la Charte des Nations unies».
Le texte appelle aussi au «respect mutuel de la souveraineté et l’intégrité des territoires de tous les Etats de l’ONU» et au «respect du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples, de l’Etat de droit, de la diplomatie, du dialogue politique, de la tolérance et la coexistence pacifique, et la non-violence». Il est lieu de souligner que la Palestine est membre dudit Groupe et a pris part à la rencontre. Le texte final soutient, d’ailleurs, la création d’un Etat palestinien.
Si la question du Sahara a été ignorée par les participants à la réunion de Téhéran, l’appui à la politique du régime iranien a été réaffirmé par l’ensemble des membres des Groupe. L’Iran est le grand bénéficiaire de la Déclaration. Le pays y cité 11 fois.
yabi