Plus d’une semaine après le débarquement de l’Ocean Viking dans le port militaire de Toulon en France, la Norvège, bien que ne faisant pas partie de l’UE, a annoncé samedi qu’elle allait accueillir vingt rescapés pris en charge par le bateau humanitaire.
Le ministère norvégien des Affaires étrangères a indiqué samedi 19 novembre que son pays allait accueillir vingt migrants secourus par le navire Ocean Viking après son débarquement en France, l’Italie lui ayant refusé l’accès à ses ports.
L’Ocean Viking, un navire de secours affrété par une ONG française, a recueilli en mer 234 migrants au large des côtes libyennes, puis a attendu des semaines avant de pouvoir trouver un port acceptant de les voir débarquer.
Après avoir longuement demandé à l’Italie de pouvoir accoster dans l’un de ses ports, l’Ocean Viking a débarqué à Toulon (sud de la France) début novembre, dans le cadre d’une décision que le gouvernement français a qualifiée d' »exceptionnelle ».
Une quarantaine de mineurs ont été placés auprès des services sociaux français et 189 adultes ont été conduits dans un centre de rétention pour évaluer la validité de leur demande d’asile, a indiqué vendredi un responsable du ministère français de l’Intérieur.
123 rescapés refusés sur le territoire français
Parmi les adultes, 123 n’ont pas fourni de preuves suffisantes pour étayer leurs demandes d’asile et se sont vus refuser l’entrée en France, a ajouté la même source.
Soixante-six autres adultes seront transférés dans onze pays de l’UE, dont l’Allemagne, la Finlande et le Portugal. La Norvège, bien que ne faisant pas partie de l’UE, a indiqué samedi qu’elle en recevrait vingt.
« Le gouvernement a pris cette décision extraordinaire en réponse à une demande reçue de la France pour l’aider dans une situation difficile », a déclaré une porte-parole du ministère à l’AFP dans un courriel.
Elle a précisé que les personnes que son pays allait accueillir « avaient une forte probabilité de remplir les critères pour obtenir le statut de réfugié ».
Le bras de fer entre la France et l’Italie a ravivé le débat européen sur l’immigration et accentué les tensions entre la France et le nouveau gouvernement d’extrême droite de la Première ministre Giorgia Meloni.
Selon le droit maritime international, les navires en difficulté doivent pouvoir accoster dans le port le plus proche, ce qui signifie que l’Italie accueille, à cause de sa géographie, une part plus importante que ses voisins de l’UE des migrants quittant les côtes d’Afrique du Nord.
Les autorités italiennes assurent avoir reçu quelque 90 000 migrants depuis le début de l’année. Elles ont indiqué que leur refus de laisser accoster l’Ocean Viking était un signal envoyé à l’UE pour lui faire comprendre qu’elles avaient besoin d’un nouveau système de répartition des migrants entre les pays de l’Union.
AFP