Trois présumés trafiquants arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux grosses défenses d’éléphant le 12 novembre 2022, dans un quartier périphérique de la capitale, ont été déférés à la prison civile de Lomé, le 17 novembre 2022. L’arrestation a été possible grâce aux agents de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Drogue et du Blanchiment (OCRTIDB) appuyés par le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.
Une fois arrêtés, les nommés Daniel AKAKPO, François ADAWOU, et Mathias ASSAMBI, sont d’abord mis en garde à vue à l’OCRTIDB, avant d’être déférés à la prison civile de Lomé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.
Les présumés trafiquants, tous de nationalité béninoise, sachant que leur activité de commercialisation de pièces d’espèces en voie d’extinction est délictuelle, ont, pour la transaction, minutieusement emballées les deux grosses défenses d’éléphants dans un sac, avant de les mettre dans une grosse valise.
La lutte contre le braconnage des éléphants fait généralement partie des compétences des autorités qui ont d’une part, ratifié des textes nationaux et internationaux sur la protection des espèces protégées, et ont ensuite, mis en place des services en charge de la protection de la faune et de la flore sauvages, afin de lutter efficacement contre le commerce international d’ivoire.
Selon le coordinateur national par intérim d’EAGLE-TOGO, le Togo continue d’être pris par les trafiquants comme une terre de paradis pour le trafic international des produits d’espèce fauniques. « Pour une riposte efficace, il revient à tout acteur impliqué dans la lutte contre la criminalité faunique de redoubler de vigilance et de ne laisser passer aucune tentative de commission de tels actes qui sont sources de déstabilisation des Etats », a-t-il ajouté.
Le commerce illégal d’ivoire est la troisième forme de trafic la plus rentable après le trafic de stupéfiants et d’armes. Il est alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d’éléphants sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation.
Le braconnage des éléphants et le trafic international d’ivoire mettent en péril l’existence de cette espèce animale remarquable. Du point de vue écologique, la disparition massive des éléphants modifie la dynamique écologique, change la composition des espèces et a des répercussions sur les pratiques d’élevage dans des zones très vastes. Parmi les grands mammifères d’Afrique, les éléphants sont les plus menacés d’extinction à cause de l’action humaine et deux phénomènes en particulier : la déforestation massive et le braconnage.
Pourtant, les répercussions socio-économiques sont significatives car les éléphants constituent un formidable atout touristique dans de nombreux pays africains où le tourisme est un des premiers secteurs qui contribuent au produit intérieur brut.
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