Biodiversité: le Québec face à ses responsabilités avant la COP15

À deux semaines de la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal, du 7 au 19 décembre, le Québec n’est toujours pas exemplaire en matière de protection des espèces, dénoncent des associations. La province canadienne peine à protéger des aires stratégiques face aux pressions économiques et des espèces emblématiques du pays sont menacées.

Des propositions concrètes

Les associations demandent aussi l’arrêt de l’étalement urbain, explique Catherine Hallmich, de la fondation David Suzuki : « L’étalement urbain est neuf fois supérieur à ce qu’il était il y a 50 ans. C’est une des causes premières de la destruction des milieux naturels, avec la perte et la fragmentation de l’habitat. » 70% des financements des municipalités dépendent des taxes foncières, ce qui les encourage à s’étendre. Il faudrait donc changer la fiscalité, pour inciter les municipalités à réduire l’empreinte au sol de leurs communes.Autre demande, la protection des milieux humides, qui regorgent de biodiversité.

« On a mis une loi en place en 2017 avec un objectif de zéros pertes nettes. Mais depuis que la loi est en place, on a quand même perdu 12 km² de milieux humide », regrette Catherine Hallmich. En effet, une disposition de cette loi autorise la destruction des milieux en échange d’une compensation financière. « Le problème, c’est que reconstruire des milieux humides, ça ne se fait pas facilement et l’argent récolté dort dans les caisses de l’État. Il vaut mieux protéger celles qui existent déjà qu’en reconstruire ! », résume Marie-Audrey Nadeau-Fortin.Toutes ces propositions prendront du temps à faire leur chemin chez les politiques.
Le gouvernement du Québec déclare avoir conscience qu’il doit aller plus loin. Dans une réponse écrite, il affirme à plusieurs reprises qu’il « reste des défis à relever », notamment en matière de protection des milieux humides, de travail avec les communautés autochtones et de pratiques agricoles durables, et que la biodiversité et le réchauffement climatique feront partie « des priorités pour la prochaine décennie ».Déjà, pour le caribou du Québec, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, s’est engagé à agir d’ici à la COP15, et déclare que le « party est fini » en matière de destruction des habitats d’espèces menacées. Un signal faible, mais qui prouve que le sommet influence déjà les réflexions des gouvernements.
RFI

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