La hausse des températures alimente une dégradation générale de l’environnement en Australie et aggrave les catastrophes naturelles, met en garde un rapport gouvernemental publié mercredi.
Le changement climatique entraîne aussi une lente fonte au niveau des fragiles régions alpines de l’immense île-continent tout en contribuant dans le même temps à une acidification des océans et à une élévation du niveau de la mer, selon le rapport sur l’état du climat.
Le climatologue Ian Lowe a qualifié ce rapport de « signal d’alarme » effrayant pour l’Australie, dont la croissance économique dépend en grande partie des exportations de gaz et de charbon.
« L’ampleur des changements démontre que l’assainissement de notre consommation d’énergie est une priorité urgente », a souligné le chercheur. « Nous devons également réduire nos exportations de charbon et de gaz ».
Ce rapport, qui est le fruit d’une coopération entre les services météorologiques du gouvernement et l’agence scientifique nationale, estime que le climat de l’Australie s’est réchauffé en moyenne de 1,47 degré Celsius depuis le début des relevés en 1910.
La ministre de l’Environnement, Tanya Plibersek, a déclaré que tout cela donne donne à réfléchir. « Pour notre environnement, pour nos communautés, ce rapport renforce la nécessité d’une action climatique en urgence », a-t-elle avancé.
Ces dernière années, l’Australie a connu une série de phénomènes météorologiques extrêmes liés à la hausse des températures mondiales.
– « Rythme accru » –
Début novembre, certaines régions situées en Nouvelle-Galles du Sud ont connu des inondations soudaines qui ont emporté des bâtiments entiers dans des villes rurales.
Des dizaines de milliers d’habitants de Sydney avaient reçu en juillet l’ordre d’évacuer à la suite d’inondations en périphérie.
En mars, le littoral de la côte orientale a été frappé par de violentes tempêtes accompagnées de pluies torrentielles qui ont fait plus de 20 morts.
En 2019 et 2020, des feux de forêt dévastateurs ont ravagé pendant plusieurs mois la côte du sud-est du pays. De son côté, la Grande Barrière de Corail subit depuis 2016 un « blanchiment » dû au réchauffement de la température de la mer.
« Ces changements se produisent à un rythme accru », constate le rapport.
« La dernière décennie a été marquée par des records extrêmes qui ont conduit à des catastrophes naturelles qui sont exacerbées par le changement climatique anthropique (causé par l’homme) », selon lui.
Le Premier ministre Anthony Albanese a annoncé la semaine dernière que son pays ce portait candidat pour accueillir le sommet de la COP en 2026, cherchant ainsi à redorer l’image de son pays qui apparaît comme étant à la traîne en matière de changement climatique.
Le gouvernement de centre-gauche du leader travailliste vise zéro émission nette pour 2050 mais de nombreuses voix se sont élevées pour qu’il en fasse davantage.
Andrew King, climatologue à l’Université de Melbourne, a appelé l’Australie a rapidement réduire ses émissions de carbone.
« Les conséquences de notre utilisation continue des combustibles fossiles sont claires en Australie comme ailleurs », a-t-il déclaré. « Nous devons agir rapidement pour décarboniser notre économie afin de limiter les dégâts supplémentaires causés par l’aggravation des événements extrêmes. »
Ailie Gallant, du Centre d’excellence australien sur les changements climatiques extrêmes, a déclaré que la détérioration du climat du pays « se poursuivrait sans une réduction profonde et agressive des émissions de carbone ».
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