La junte militaire au pouvoir au Mali a décrété l’interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France. Le dernier épisode des tensions entre Bamako et Paris. View on euronews
C’est le dernier épisode des tensions entre Bamako et Paris : la junte militaire au pouvoir au Mali a décrété l’interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France.
Une mesure de rétorsion après la décision de Paris de suspendre son aide publique au développement pour dénoncer l’influence grandissante du groupe russe Wagner dans le pays.
Au Mali, le sentiment anti-français s’est renforcé. Pour ces habitants de Bamako, la Françafrique, c’est fini. Ils revendiquent leur autonomie : « C’est nous qui aidons la France et pas l’inverse. Elle ne nous est d’aucune aide ici. Je me demande dans quel secteur la France aide le Mali ? Qu’elle ne remette plus les pieds ici, et pas seulement les ONG. Nous sommes autonomes, » explique Bazoumana Traoré, un chauffeur.
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« Il faut se débarrasser de l’idée de dépendance. Le Malien est devenu hybride. Nous pouvons effectivement nous passer des financements français, car toutes les matières premières viennent de chez nous, elles sont ensuite transformées chez nous. Si on arrive à tenir ce cap, c’est la France qui viendra nous demander de l’aide », ajoute Bourama Konaté, un peintre.
Victimes d’une décision politique, les ONG françaises ont exprimé leur colère et leur inquiétude pour une population qui souffre d’une crise alimentaire aiguë. Selon les Nations Unies, 7,5 millions de Maliens ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, jusqu’ici fournie par les ONG.
Autre défi majeur pour le Mali et la région du Sahel : la propagation de la menace djihadiste. La France a retiré cet été du Mali ses derniers soldats de la force Barkhane, invoquant le nouveau contexte politique. Et l’Allemagne vient d’annoncer le retrait de ses troupes du Mali d’ici à mai 2024.
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