À la suite d’une résolution critique de l’AIEA à l’égard de l’Iran, la République islamique a déclaré, mardi, avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans l’une de ses usines. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont immédiatement condamné cette nouvelle extension du programme nucléaire iranien.
Téhéran accélère son programme nucléaire. L’Iran a commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans son usine de Fordo, un taux bien au-delà du seuil de 3,67 % fixé par l’accord international de 2015 sur son programme nucléaire, a annoncé, mardi 22 novembre, l’agence de presse Isna.
En augmentant ses capacités de production, Téhéran « a pris de nouvelles mesures significatives qui vident » l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 « de son contenu », estiment les gouvernements britannique, français et allemand dans une déclaration commune.
« La décision de l’Iran d’accroître sa production d’uranium hautement enrichi sur le site d’enrichissement souterrain de Fordo est particulièrement préoccupante », estiment les trois pays, pour qui il s’agit là d’un « défi pour le système international de non-prolifération ».
Le pacte conclu entre l’Iran et les Occidentaux en 2015 visait à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, un objectif que l’Iran a toujours nié poursuivre. Mais à la suite du retrait en 2018 des États-Unis et du rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, Téhéran s’est progressivement affranchi de ses obligations.
En avril 2021, l’Iran avait annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans le site de Natanz (centre), se rapprochant des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe atomique.
Des mesures de rétorsion contre l’AIEA
Dimanche soir, l’Iran a annoncé avoir pris des mesures de rétorsion contre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à la suite d’une résolution de cette dernière critiquant le manque de coopération de Téhéran, présentée par les Etats-Unis et trois pays européens (Royaume-Uni, France et Allemagne).
Les négociations pour relancer l’accord de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, conclu entre l’Iran, l’Union européenne et six grandes puissances, dont les États-Unis, sont au point mort. « En outre, dans la deuxième action en réponse à la résolution, l’Iran a injecté du gaz dans deux autres cascades IR-2m et IR-4 sur le site de Natanz », a ajouté Isna.
Cette montée en puissance se produit alors que l’AIEA est confrontée à une nette restriction de ses inspections sur place.
AFP