Après cinq jours d’incertitude, les Malaisiens, qui sont allés voter pour les élections législatives le 19 novembre, connaissent enfin le nom du prochain Premier ministre. Il s’agira d’Anwar Ibrahim, éternel opposant de la vie politique qui espère depuis plus de deux décennies accéder au pouvoir.
C’est un moment que ses supporters attendent depuis vingt-cinq ans : Anwar Ibrahim vient d’être nommé Premier ministre par le roi. Éternel opposant de la vie politique malaisienne, Anwar Ibrahim n’a jamais caché son envie de gouverner, malgré un chemin semé d’embûches et deux incarcérations pour sodomie. Un crime, selon une loi coloniale, que la Malaisie n’a jamais abrogé. Mais ses condamnations ont toujours été considérées comme relevant de la persécution politique pour Anwar Ibrahim mais aussi bon nombre d’observateurs.
Une situation délicate
À 75 ans, Anwar Ibrahim, considéré par certains comme un martyr, par d’autres comme un politicien duplice, arrive donc au pouvoir, mais reste dans une position précaire.
Car le roi malaisien est censé, selon la Constitution, nommer Premier ministre le député qui a la confiance de la majorité du Parlement. Or si la coalition que dirige Anwar Ibrahim est celle qui a remporté le plus de sièges au Parlement, elle n’a pas obtenu de majorité. Et si celui-ci a été finalement nommé Premier ministre par le roi, c’est après cinq jours de conciliabules entre partis politiques, d’incitation par le monarque malaisien à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Un scénario finalement accepté à la dernière minute par d’anciens ennemis politiques d’Anwar Ibrahim qui lui ont ainsi permis d’accéder au pouvoir.
rfi