Le parti du président sortant du Brésil, Jair Bolsonaro, qui avait déposé mardi un recours contre le résultat de l’élection présidentielle du mois d’octobre, a essuyé mercredi un refus de la part de l’autorité électorale. Cette dernière a estimé que la plainte était de « mauvaise foi » et lui a infligé une amende d’environ 4,2 millions de dollars.
Le parti politique du président sortant Jair Bolsonaro a écopé mercredi 23 novembre d’une lourde amende de la part de l’autorité électorale du Brésil pour avoir demandé avec « mauvaise foi » la révision du résultat de la présidentielle, remportée par Lula.
Le président du Tribunal supérieur électoral (TSE), Alexandre de Moraes, a estimé que la plainte déposée mardi par le Parti libéral (PL) était de « mauvaise foi », selon un texte publié sur le site de l’institution, qui lui a infligé une amende d’environ 4,2 millions de dollars.
Le jugement a souligné « l’absence de preuves et de circonstances justifiant la mise en place d’une vérification extraordinaire » des quelque 280 000 urnes électroniques utilisées lors du scrutin présidentiel.
Des urnes montrées du doigt
Le candidat de la gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, a remporté le second tour de la présidentielle, le 30 octobre, avec une petite majorité de 50,9 % contre 49,1 % pour le chef d’État d’extrême droite.
Le PL avait demandé mardi « l’invalidation des voix provenant des urnes électroniques pour lesquelles des dysfonctionnements insurmontables ont été mis au jour, et d’en tirer les conséquences juridiques pour les résultat du second tour ».
Cette formation, qui a obtenu le plus grand nombre de députés et de sénateurs à l’issue des législatives, estime que le « mauvais fonctionnement » de cinq modèles d’urnes « remet en cause la transparence du processus électoral ». Ces urnes datent d’avant 2020, a aussi soutenu le PL.
Les arguments présentés sont « absolument faux », a estimé Alexandre de Moraes, et la demande « ostensiblement offensante pour l’État de droit démocratique et faite de manière incohérente, dans le but d’encourager les mouvements criminels et antidémocratiques ». Ces mouvements, ajoute-t-il, se sont manifestés par des « menaces et des violences graves » lors de blocages de routes dans tout le pays.
Après la victoire de Lula, des partisans de Jair Bolsonaro ont organisé des centaines de blocages qui ont duré plusieurs jours et ont parfois donné lieu à des affrontements avec les forces de sécurité.
Jair Bolsonaro a pratiquement disparu de la vie publique depuis plus de trois semaines, après l’annonce de sa défaite face à l’ex-président Lula (2003-2010). Il est sorti de son silence deux jours plus tard, sans reconnaître explicitement sa défaite, et évoquant le « sentiment d’injustice » de ses partisans qui manifestaient devant des casernes pour réclamer une intervention militaire.
AFP