La société Contraline a annoncé début novembre 2022 qu’un essai clinique testant des implants contraceptifs masculins à base d’hydrogel chez l’homme venait de démarrer. Ces implants, habilement nommés Adam, seraient non hormonaux et offriraient une contraception masculine réversible. Une révolution dans le monde de la contraception !
Aujourd’hui, la contraception repose essentiellement sur les femmes, hormis les préservatifs. Étant les premières concernées en cas de grossesse non désirée, elles ont facilement accepté l’idée de la pilule contraceptive dans les années 1960. Et les hommes dans tout ça ? Aucun projet de pilule contraceptive masculine n’a pu aboutir en 60 ans. S’il y a eu des molécules candidates, il n’y a pas eu les financements permettant de passer à l’étape des essais cliniques chez l’homme. Sur ce sujet, les laboratoires pharmaceutiques sont frileux : les hommes accepteront-ils d’être inféconds ? Pourtant, les mentalités changent et beaucoup d’hommes souhaitent désormais être acteurs de la contraception du couple. Partant de ce postulat, une société américaine a mis au point un implant contraceptif masculin.
Une pose non invasive, sans scalpel
Dans le détail, quatre hommes ont pu être inclus dans la première étude clinique menée par la société américaine, à Melbourne en Australie. Les travaux de recherche sont supervisés par un urologue. Une autre originalité de l’implant est son mode de pose qui ne nécessite pas de scalpel. Un brevet est en cours sur le dispositif d’administration non invasif.
L’IMPLANT BLOQUE LES SPERMATOZOÏDES DANS LE CANAL DÉFÉRENT.
Une contraception réversible et non hormonale
Le concept de l’implant Adam est le suivant. Il est constitué d’hydrogel et il est positionné de telle sorte qu’il obstrue le flux de sperme à travers les canaux déférents. Pour mémoire, le canal déférent est le canal qui permet le transport des spermatozoïdes des testicules vers la prostate. Avec l’implant, l’homme peut toujours éjaculer mais son sperme est dépourvu de spermatozoïdes : il est donc non fécond.
Par ailleurs, l’implant est biodégradable au bout d’un temps défini. C’est ce qui permet la réversibilité de ce mode de contraception. À la fin de la période de temps d’efficacité de l’implant, l’homme peut choisir de s’en faire poser un autre ou bien de retrouver sa fécondité. En ce sens, c’est une alternative très intéressante à la vasectomie. La vasectomie consiste à couper les canaux déférents. Cette opération est définitive ; il s’agit d’un mode de contraception permanent.
L’objectif de l’étude est double. D’une part, il s’agit de vérifier l’innocuité de l’implant, c’est-à-dire l’absence d’effets indésirables. D’autre part, le contenu du sperme (absence ou présence de spermatozoïdes) des sujets va être suivi durant trois ans.
Le fait que cette étude ait vu le jour est déjà une petite révolution dans le monde de la contraception, reposant aujourd’hui essentiellement sur les femmes. La prochaine étape sera une étude de plus grande ampleur, sans doute aux États-Unis.
futura