Les jihadistes reprennent du poids dans le nord du Mali.Lundi 21 novembre, le village de Kadji, dépendant de la commune de Gounzereye, près de la ville de Gao, a été la cible d’une attaque d’hommes armés supposés appartenir à l’Etat islamique au Sahel (EIS). Les assaillants ont visé un camp de déplacés internes installés dans cette localité.
S’exprimant mardi à la télévision nationale, le Général Moussa Moriba Traoré, gouverneur de Gao, a fait état de onze personnes tuées à l’occasion de cette attaque non encore revendiquée. Selon plusieurs observateurs, cette attaque révélerait l’intention des jihadistes de tester le dispositif de sécurisation de la ville de Gao pour d’éventuelles opérations futures à l’intérieur de la ville. En 2012, le Mouvement pour l’Unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), issu d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a occupé cette ville du nord malien et y a appliqué une version ultra-rigoriste de la loi islamique avant d’en être délogé en janvier 2013 par l’intervention française, Serval. Près de dix ans après, les jihadistes restent actifs dans la région.
« Règlement de compte » Le commandant du théâtre-Est de l’Opération « Maliko » (Entre Maliens, en bambara), lancée par l’armée malienne en janvier 2021, le colonel Famouké Camara, résume l’attaque de Kadji à « un règlement de comptes entre groupes armés ». Depuis plusieurs mois, l’EIS multiplie les opérations dans le nord du Mali, entre les régions de Ménaka et de Gao. En juillet, l’EIS a occupé le village de Talataye pendant 48 heures après avoir livré bataille contre des unités du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) liés à AQMI et des mouvements touaregs pro-gouvernementaux.
Au terme des accrochages, l’EIS a affirmé avoir tué une soixantaine de combattants du GSIM et des mouvements Touaregs. Fin octobre, ces derniers ont tenté de laver cet « affront » en tentant des contre-offensives contre des positions de l’EIS dans la région de Ménaka. Selon les informations d’APA News, les affrontements se poursuivent entre les deux groupes jihadistes dans des localités de Ménaka où des centaines de civils ont été tués depuis mars, d’après plusieurs organisations humanitaires.
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