«Le retour de notre meilleur buteur est très important pour l’équipe, cela va nous apporter d’autres possibilités», admet Steven Bergwijn, son compère de l’attaque des Oranje. Contre les Lions sénégalais et le solide Kalidou Koulibaly, Bergwijn s’est senti un peu seul pendant une heure lors des débuts néerlandais, jusqu’à ce que Depay n’entre à l’heure de jeu alors que le score était bloqué sur 0-0. Malgré le manque de rythme de l’attaquant du FC Barcelone après deux mois sans jouer à cause d’une blessure à une cuisse, son entrée a coïncidé avec la montée en puissance des Néerlandais.
Actif et volontaire, il a été impliqué sur le second but des siens dans le temps additionnel quand sa frappe a été mal repoussée par le gardien sénégalais Edouard Mendy pour être reprise victorieusement par Davy Klaassen. «Memphis Depay a joué un rôle important», a salué le sélectionneur Louis van Gaal qui avait ménagé le suspense toute la semaine précédente sur l’état de forme de l’ex-joueur de Lyon, âgé de 28 ans.
Deuxième derrière Van Persie
S’il affichait une réelle envie et frappait sans appréhension lors des entraînements ouverts à la presse au Qatar, l’attaquant était arrivé au Mondial-2022 avec une forme et un mental entourés de grands points d’interrogation. À Barcelone, le début de saison de Memphis Depay a en effet ressemblé à un cauchemar.
Relégué au rang de remplaçant cet été après les arrivées de Robert Lewandowski et Raphinha, outre la prolongation d’Ousmane Dembélé, l’avant-centre néerlandais avait rongé son frein sur le banc lors des quatre premiers matches de Liga. Mais alors qu’il avait commencé enfin à collecter ses premières minutes de jeu lors des deux rencontres suivantes, en marquant même contre Elche (3-0) son premier but de la saison, son corps l’a trahi lors de la fenêtre internationale qui a suivi.
Contre la Pologne (2-0), le 22 septembre en Ligue des nations, le deuxième buteur de l’histoire des Pays-Bas (42 buts en 82 sélections, ex aequo avec Klaas-Jan Huntelaar) derrière Robin van Persie (50 buts en 102 sélections), avait dû quitter la pelouse peu avant l’heure de jeu. Le diagnostic: lésion au biceps fémoral de la cuisse gauche. S’il a repris l’entraînement avec ballon trois semaines plus tard, le 14 octobre, il n’a plus joué avec le club catalan jusqu’au Mondial, préférant ne pas précipiter son retour pour pouvoir briller au Qatar.
Déjà qualifiés vendredi ?
Selon la presse espagnole, il a même quitté Barcelone une semaine avant la suspension de la Liga, voyant qu’il ne serait pas remis à temps pour participer au dernier match de championnat, pour rentrer parfaire sa préparation aux Pays-Bas. L’ancien Lyonnais pourrait d’ailleurs ne pas revenir en Catalogne de sitôt. Son nom agite déjà depuis plusieurs semaines la rubrique transferts des sites spécialisés pour un éventuel départ dès janvier, sans attendre la fin de son contrat en juin.
Plusieurs noms de clubs ont été évoqués comme possible point de chute pour un attaquant dont les prestations au Qatar vont être scrutées par les recruteurs. Pour Louis van Gaal, la priorité est d’abord de gérer la montée en puissance de son meilleur attaquant, qui pourrait de nouveau partir du banc vendredi contre l’Équateur: «On va voir comment il réagit. Ce n’est pas si facile de vous dire maintenant comment gérer sa reprise de rythme», a souligné l’expérimenté sélectionneur après la victoire contre le Sénégal.
C’est surtout à partir des huitièmes de finale qu’il aura besoin de l’expérience de Depay, l’un des deux seuls Néerlandais (avec Daley Blind) ayant déjà disputé un Mondial. En cas de succès contre l’Équateur, et en fonction du résultat entre le Qatar et le Sénégal, les deux battus de la première journée dans le groupe A, la qualification pourrait déjà être en poche vendredi soir.
LEFIGARO