RD Congo : le M23 « pas vraiment concerné » par l’accord de cessez-le-feu, selon un porte-parole

Un porte-parole du M23, à l’offensive dans la République démocratique du Congo, a affirmé jeudi que le groupe rebelle n’était « pas vraiment concerné » par l’accord de cessez-le-feu conclu la veille à Luanda, en Angola.

Un porte-parole du M23 a estimé, jeudi 24 novembre, que le mouvement rebelle, à l’offensive dans l’est de la République démocratique du Congo, n’était « pas vraiment concerné » par l’accord de cessez-le-feu annoncé la veille à Luanda.

« Le M23 a pris connaissance de ce document dans les réseaux sociaux… Il n’y avait personne dans ce sommet donc ça ne nous concerne pas vraiment », a déclaré à l’AFP Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du « Mouvement du 23 mars ».

« Normalement, quand il y a un cessez-le-feu, c’est entre les deux parties en guerre », a-t-il ajouté.

Un minisommet organisé mercredi dans la capitale angolaise a réuni notamment le président congolais Félix Tshisekedi et, en l’absence du président rwandais Paul Kagame, son ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta. 

Dans un briefing de presse, jeudi soir à Kinshasa, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a simplement rappelé : « demain, 18 h, le M23 doit cesser toutes ses attaques ».

Le M23, une ancienne rébellion tutsie, a repris les armes en fin d’année dernière et est considéré depuis le début par Kinshasa comme soutenu activement par le Rwanda, qui dément. Les rebelles se sont emparés récemment de larges portions d’un territoire au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.


Des soldats des forces armées de la République démocratique du Congo patrouillent autour de l’aérodrome de Kiwanja, quelques jours après les affrontements avec les rebelles du M23 à Rutshuru, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 3 avril 2022. 

 

Appel à un dialogue direct

Le minisommet de Luanda a décidé une cessation des hostilités dès vendredi soir dans l’est de la République démocratique du Congo, suivie du retrait des rebelles du M23 « des zones occupées » et de leur « repli dans leurs positions initiales ». Si les rebelles refusent, la force régionale est-africaine en cours de déploiement à Goma « fera usage de la force pour les pousser à se soumettre ».

Lawrence Kanyuka a affirmé que les rebelles avaient eux-mêmes décrété un « cessez-le-feu unilatéral » en avril et estimaient que celui-ci était toujours en vigueur. « Si demain à 18 h, ou le matin, le gouvernement ne nous attaque pas, nous en serons toujours là », a-t-il assuré. Dans le cas contraire, « nous nous défendrons », a-t-il dit.

« Nous sommes toujours prêts à un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour résoudre les causes profondes des conflits », a-t-il ajouté.

Tant que les rebelles occuperont des portions du territoire congolais, le gouvernement de Kinshasa refuse de discuter avec le M23, qu’il qualifie de « mouvement terroriste ».

AFP

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