COUPE DU MONDE 2022 – Jules Koundé devrait remplacer Benjamin Pavard sur l’aile droite de la défense française. Si le Munichois s’est raté face à l’Australie (4-1), le Barcelonais reste sur trois catastrophes à ce poste en sélection. Didier Deschamps se retrouve face à son chantier de toujours au pire moment. Pour n’avoir jamais su trouver de recours crédible à Pavard, il prend un risque majeur.
Didier Deschamps n’a pas le choix. Parce qu’il a décidé d’abandonner son système à trois défenseurs axiaux et deux pistons, puisqu’il a choisi de laisser à la maison Jonathan Clauss, ses deux seules options au poste d’arrière droit s’appellent Benjamin Pavard et Jules Koundé. A priori, ce ne devrait pas être un problème.
JE NE SUIS PAS UN LATÉRAL DE MÉTIER, MON POSTE C’EST L’AXE
Même son de cloche chez Pavard : « Jouer dans l’axe avec l’équipe de France, j’attendais ça depuis un moment, nous confiait-il en juin dernier quand Didier Deschamps avait décidé de le fixer dans l’axe de sa défense à trois.
Je ne suis pas un latéral de métier, mon poste c’est l’axe. Quand le coach a changé de système, j’ai pris ça comme une bonne opportunité. » Le recul du sélectionneur contraint les deux hommes à revenir à un poste qu’ils aiment moins et, et c’est beaucoup plus embêtant, qu’ils maîtrisent moins. Surtout pour l’ancien Bordelais.
Jules Koundé, plutôt convaincant avec le Barça en début de saison, a disputé trois matches au poste d’arrière droit en équipe de France (un nul et deux défaites). En 186 minutes, il a provoqué un penalty, récolté un carton rouge et obtenu une moyenne de notes Eurosport de 3. Ses débuts à l’Euro, contre le Portugal, se sont transformés en calvaire. Face à la Bosnie, ce fut un naufrage ponctué d’un rouge stupide dès la 51e minute. Il a constamment diffusé de l’incertitude. Ce ne sont ni sa qualité de pied ni sa rigueur défensive qui sont en cause mais plutôt son incapacité à prendre le couloir.
TROIS CAUCHEMARS POUR KOUNDÉ, DES TROUS D’AIR POUR PAVARD
Pavard a beaucoup plus de références au poste et la France a, après tout, décroché un titre mondial avec lui sur le côté droit de sa défense. Mais son match raté face à l’Australie a relancé un débat qui ne s’est jamais vraiment éteint et qui fut plus aigu que jamais l’an dernier à l’Euro. Ses nombreux trous d’air face à la Hongrie et la Suisse ont participé à faire évoluer la réflexion de Deschamps.
Le sélectionneur a tenté d’autres options jusqu’à déclarer en mars dernier : « Benjamin Pavard est un joueur d’axe. » Ce qui était vrai à trois centraux ne l’est plus à deux. Confronté à une carence criante et chronique à droite, Deschamps n’a jamais su trouver un indiscutable arrière droit et a fini par revenir aux vieilles recettes. Le côté droit n’a jamais été le point fort de cette équipe de France mais il semble plus fragile que jamais aujourd’hui.
QUAND ‘BENJI’ PREND LE COULOIR, IL FAUT LE BRIDER PARCE QU’IL VA MANQUER DE RIGUEUR DERRIÈRE
« Je connais bien ‘Benji’, c’est un bon footballeur mais il doit se fixer à un poste, nous confie René Girard, son ancien coach à Lille. Aujourd’hui, quand il prend le couloir, il faut le brider parce qu’il va manquer de rigueur derrière. C’est un joueur qui a toujours envie de bien faire mais… Il a un rôle plus clair dans l’axe où on le sent plus à l’aise parce qu’il a le jeu devant lui.
Et puis, si c’est momentané à droite, ça peut passer. Mais y revenir alors qu’il était passé à autre chose, ça peut être dur à accepter psychologiquement. »
Face au Danemark, Deschamps ne cherchera pas la meilleure mais la moins pire des solutions. Après les tourments vécus par Pavard, place à Koundé pour un nouveau recul de Deschamps, une nouvelle expérimentation. Il n’a pas le choix. Mais si le Barcelonais se troue, DD sera définitivement à court de solution.
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