Plus de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, ça veut dire plus de CO2 à disposition pour les plantes pour réaliser la photosynthèse. Bonne nouvelle. Mais il semblerait que cela veuille aussi dire, moins de minéraux disponibles pour ces plantes. Et ça, c’est vraiment une moins bonne nouvelle.
Pour comprendre, rappelons que le CO2 est intégré par les plantes dans les sucres dont elles tirent leur énergie. Mais le processus ne leur fournit pas les minéraux essentiels dont elles ont besoin pour se développer. Ces minéraux, ce sont l’azote, le phosphore ou encore le fer. Et les plantes les puissent du sol grâce à leurs racines.
Or, la revue réalisée par les chercheurs de l’Institut des sciences des plantes, à Montpellier, montre que, dans les conditions attendues à la fin de notre siècle, la concentration en azote dans la plupart des plantes devrait diminuer. C’est gênant parce que les plantes auront alors du mal à construire leurs tissus. Et parce qu’elles auront aussi du mal à fabriquer des protéines. Il faut ainsi s’attendre à ce que la composition en nutriments des principales cultures dans le monde — le riz ou le blé — soit affectée négativement. Les chercheurs envisagent une baisse de 20 à 30 % de la quantité de protéines dans les plantes que nous consommons.
Au-delà du problème posé à la sécurité alimentaire, le phénomène pourrait aussi conduire à une boucle de rétroaction négative dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si les végétaux sont déficients en minéraux, il se pourrait qu’ils ne parviennent pas à stocker autant de carbone que les scientifiques ne l’espéraient. Reste à comprendre les mécanismes qui se cachent derrière le phénomène. Déjà quatre pistes sont évoquées :
- la « dilution directe » qui veut qu’avec plus de biomasse, il y a moins de nutriments pour chaque plante ;
- la fermeture et le rétrécissement des ouvertures dans les feuilles qui servent à l’absorption et au transport des nutriments ;
- la perturbation de la voie moléculaire qui convertit les nitrates extraits du sol en protéines utilisables ;
- et la dérégulation du système d’absorption des nitrates dans les racines.
Les deux dernières semblant jouer un rôle prédominent. Mais tout cela reste à préciser si nous espérons contrer le phénomène.
La hausse du CO2 atmosphérique réduira la qualité des aliments de base
D’ici 2050, l’augmentation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère réduira la qualité nutritive de nombreuses cultures. Conséquence : des carences en zinc, en fer, en protéines toucheront des millions de personnes dans le monde.
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