Dans un monde plus riche en CO2, il y aura moins de cultures nutritives

Plus de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, ça veut dire plus de CO2 à disposition pour les plantes pour réaliser la photosynthèse. Bonne nouvelle. Mais il semblerait que cela veuille aussi dire, moins de minéraux disponibles pour ces plantes. Et ça, c’est vraiment une moins bonne nouvelle.

Le dioxyde de carbone (CO2), les plantes en ont besoin. Elles l’utilisent pour la photosynthèse. Et certaines apprécient grandement l’augmentation des taux de CO2 dans notre . Ça leur permet de pousser plus vite. De devenir plus grosses. Mais de nouveaux travaux semblent vouloir aujourd’hui tempérer quelque peu cet enthousiasme. Ce « bon côté » de nos  de CO2.

Pour comprendre, rappelons que le CO2 est intégré par les plantes dans les  dont elles tirent leur . Mais le processus ne leur fournit pas les minéraux essentiels dont elles ont besoin pour se développer. Ces , ce sont l’, le  ou encore le . Et les plantes les puissent du sol grâce à leurs racines.

Sur ce schéma, les principales hypothèses émises par les chercheurs pour expliquer la baisse de la concentration en minéraux dans les plantes avec l’augmentation des taux de dioxyde de carbone (CO<sub>2</sub>) dans l’atmosphère. © Alain Gojon et <em>al.</em>, Université de Montpellier, CNRS, Inrae

Des mécanismes qui restent à comprendre

Or, la revue réalisée par les chercheurs de l’Institut des sciences des plantes, à Montpellier, montre que, dans les conditions attendues à la fin de notre siècle, la concentration en azote dans la plupart des plantes devrait diminuer. C’est gênant parce que les plantes auront alors du mal à construire leurs tissus. Et parce qu’elles auront aussi du mal à fabriquer des . Il faut ainsi s’attendre à ce que la composition en  des principales cultures dans le monde — le riz ou le  — soit affectée négativement. Les chercheurs envisagent une baisse de 20 à 30 % de la quantité de protéines dans les plantes que nous consommons.

Au-delà du problème posé à la sécurité alimentaire, le phénomène pourrait aussi conduire à une boucle de rétroaction négative dans la lutte contre le réchauffement climatique. Si les végétaux sont déficients en minéraux, il se pourrait qu’ils ne parviennent pas à stocker autant de carbone que les scientifiques ne l’espéraient. Reste à comprendre les mécanismes qui se cachent derrière le phénomène. Déjà quatre pistes sont évoquées :

  • la « dilution directe » qui veut qu’avec plus de , il y a moins de nutriments pour chaque plante ;
  • la fermeture et le rétrécissement des ouvertures dans les feuilles qui servent à l’ et au transport des nutriments ;
  • la perturbation de la voie moléculaire qui convertit les nitrates extraits du sol en protéines utilisables ;
  • et la dérégulation du système d’absorption des nitrates dans les racines.

Les deux dernières semblant jouer un rôle prédominent. Mais tout cela reste à préciser si nous espérons contrer le phénomène.

La hausse du CO2 atmosphérique réduira la qualité des aliments de base

D’ici 2050, l’augmentation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère réduira la qualité nutritive de nombreuses cultures. Conséquence : des  en , en fer, en protéines toucheront des millions de personnes dans le monde.

futura

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