Les Etats-Unis interdisent officiellement les équipements télécoms chinois

Les Etats-Unis ont à nouveau durci les règles du jeu en interdisant officiellement les équipements et services télécoms de sociétés chinoises sur le sol américain. Au total, une demi-douzaine d’entreprises, dont Huawei et ZTE, sont concernées.

Si la récente rencontre à Bali entre Joe Biden et Xi Jinping a marqué un début de réchauffement dans les relations diplomatiques entre Washington et Pékin, le bras de fer continue dans le secteur hautement sensible des télécoms.

Le régulateur américain (FCC) a annoncé vendredi via un décret l’interdiction des équipements et services télécoms fournis par près d’une demi-douzaine d’entreprises chinoises. Ce dernier vise des sociétés susceptibles de poser une menace à la sécurité nationale des Etats-Unis.

Il concerne la vente de tout nouveau produit (téléphones, wi-fi, routeurs, caméras, etc.) sur le sol américain et ne permet plus l’obtention d’autorisation de mise sur le marché. Les produits déjà autorisés par la FCC continueront à être commercialisés – pour l’instant.

Huawei et ZTE au coeur des tensions
Sans surprise, les mastodontes Huawei et ZTE, au coeur des tensions sino-américaines ces dernières années, sont une nouvelle fois visés. En mai 2020, l’administration Trump avait déjà imposé aux sous-traitants de Huawei de demander une autorisation pour utiliser des composants américains, bloquant de fait la fourniture à l’équipementier de produits fabriqués par des sociétés basées aux Etats-Unis.

Cette décision avait lourdement pénalisé l’activité du groupe, notamment pour le secteur des smartphones, où Huawei a quasiment disparu du marché américain.

La liste des sociétés mises au ban par Washington comprend aussi Dahua et Hikvision, qui fournissent des équipements de vidéosurveillance. De même qu’Hytera, un groupe spécialisé dans les équipements radio.

« Ces nouvelles règles représentent une part importante des actions mises en place afin de protéger le peuple américain contre des menaces à la sécurité nationale impliquant des équipements télécoms », a justifié Jessica Rosenworcel, la présidente de la FCC, dans un communiqué de presse. La décision a été prise à l’unanimité par les commissaires de cette puissante organisation.

« C’est la toute première fois que la FCC interdit des équipements électroniques pour des raisons de sécurité nationale », a réagi Alexis Serfaty, analyste chez Eurasia Group, cité par le « Financial Times ». « Cela vous donne une idée à la fois de la position unique dans laquelle se trouve Huawei mais aussi du sérieux avec lequel le gouvernement américain scrute le géant chinois des télécoms. »

L’escalade entre Washington et Pékin pourrait continuer à monter d’un cran. Le régulateur réfléchit, en effet, à réétudier les autorisations déjà accordées, ainsi que les procédures de révision des interdictions annoncées.

Dans la lignée de Donald Trump, l’administration démocrate de Joe Biden a adopté une ligne très ferme face aux équipementiers chinois de télécommunications, soupçonnés d’espionnage au profit de Pékin. Ces derniers ont toujours nié ces accusations et n’ont pas fait de commentaire après la décision prise par le régulateur américain.

Tensions dans les puces
Les produits électroniques et les télécoms ne sont qu’un volet de la bataille technologique entre Washington et Pékin. En octobre, le département du Commerce américain a annoncé un important tour de vis réglementaire pour interdire les exportations de semi-conducteurs vers la Chine.

L’objectif est d’éviter que la première puissance d’Asie puisse obtenir des puces avancées, développer et entretenir des super-ordinateurs, ou bien produire elle-même des semi-conducteurs de pointe.

lesechos

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