Massacre de civils en Haïti: les gangs tuent et incendient pour reprendre le contrôle de Cabaret

Les membres d’un gang armé ont tué douze personnes et incendié plusieurs maisons, mardi 29 novembre, à Cabaret, une commune située au nord de la capitale, Port-au-Prince.

L’attaque ressemble à un acte de vengeance : après avoir été chassés, il y a quelques jours, de Cabaret par la police et des habitants, les membres d’un gang armé ont fait un retour sanglant dans cette localité dans la nuit du mardi 29 novembre au mercredi 30. Et selon le maire par intérim, ils ont agi avec une « cruauté sans pareil » : douze civils ont été assassinés. Le lendemain, la population terrorisée découvre certains cadavres calcinés. Des maisons ont été incendiées.

Carrefour stratégique
Si Cabaret et les communes voisines sont la cible d’attaques des gangs armés, c’est parce que ces localités se situent autour d’un carrefour stratégique. Il relie la capitale aux départements du nord d’Haïti. Depuis des semaines, les criminels entravent la libre circulation des personnes et des biens, mais aussi le fonctionnement de l’un des grands ports du pays et d’importantes entreprises dans la zone. « L’un des plus importants ports du pays, se trouvant dans cette zone, ne peut pas fonctionner depuis plusieurs jours. Nos habitants vivent avec la peur de se faire attaquer », raconte le maire de Cabaret, Joseph Jeanson Guillaume. Le 11 novembre, des bandits avaient incendié un blindé de la police en banlieue de Port-au-Prince, au cours d’un affrontement armé.

Demande d’une « assistance internationale »
Selon l’ONU, les effectifs policiers haïtiens s’élevaient à 13 000 policiers actifs au mois de septembre, soit un ratio d’environ un policier pour 1 000 habitants. Début octobre, le gouvernement haïtien avait demandé une « assistance internationale » pour résoudre la crise sécuritaire. Mais cet appel n’a pas encore été suivi d’effets.

RFI

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