Alors que le gouvernement prévoit de mettre sur la table le projet de réforme des retraites d’ici la fin de l’année, il pourrait se confronter au rejet de l’Assemblée nationale. De quoi pousser Emmanuel Macron à envisager le passage en force, un scénario qu’il redoute.
La fin d’année s’annonce chargée pour Emmanuel Macron. Parmi les dossiers prévus d’ici les vacances de Noël, le Président devrait entamer le prééminent chantier de la réforme des retraites. Avec la Première ministre, Élisabeth Borne, il prévoit une présentation mi-décembre avant qu’un projet de loi n’arrive en Conseil des ministres au mois de janvier. Comme l’ont rappelé nos confrères du Parisien, ce jeudi 1er décembre, cette réforme reste l’un des sujets les plus importants mais aussi les plus risqués de cette première partie du second quiquennat du chef de l’État. Et pour cause, ses opposants politiques ne semblent pas près de lui simplifier la tâche.
Pour faire passer sa réforme coûte que coûte, malgré son absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron pourrait néanmoins envisager une autre option : ne pas présenter la réforme dans un projet de loi ad hoc, mais caser le texte dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif (PLFSSR). De quoi lui permettre d’utiliser un 49.3. Un article que le gouvernement a déjà utilisé sept fois depuis mi-octobre. « La majorité relative ne nous conduit pas à être empêchée de mener les réformes nécessaires pour le pays », a justifié Élisabeth Borne, mardi 29 novembre, lors d’une réunion de groupe à l’Assemblée nationale, devant les députés Renaissance.
« Si le pays se retrouve bloqué, on fait quoi ? »
Oui mais voilà, l’époux de Brigitte Macron et sa Première ministre le savent, ce scénario pourrait leur valoir les foudres de leurs adversaires politiques mais aussi de l’opinion publique. En effet, ces derniers temps, entre les menaces de grève, la hausse des prix et de l’inflation, les éventuelles coupures d’électricité et le retour des cas de Covid, les Français sont déjà plus que tendus. « Si le pays se retrouve bloqué pendant des semaines, comme à l’hiver 2019-2020 avec le projet de réforme d’Édouard Philippe, on fait quoi ? » a déploré un député de la majorité, avant de conclure : « Je suis déjà fatigué à la simple évocation de ce nouveau rapport de force. »
gala