Trop d’altercations entre la police camerounaise et les usagers de la route

Les altercations entre les agents de la police municipale et les usagers de la route sont devenues monnaie courante au Cameroun. Des échanges verbaux qui se soldent souvent par des bagarres, faute d’entente. Ces tensions remettent en cause la crédibilité des agents territoriaux dans l’exercice de leurs fonctions.

Au sens du décret signé le 9 août 2022 par le président de la République, la police municipale camerounaise est chargée d’assurer le bon ordre, ainsi que la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques sur le territoire de la commune ou de la communauté urbaine. Cette décision prise par le Président Paul Biya, apparaissait comme une réponse aux dérives observées chez les policiers municipaux, dans l’exercice de leurs fonctions.

Ces derniers, en effet, ont brillé, ces dernières années, par des abus de tous genres : corruption, violences, coups et blessures, actions causant la mort, confiscation de biens privés, etc. Ce qui avait poussé le préfet du Mfoundi, courant 2019, à suspendre provisoirement les activités de cette police à Yaoundé.

Une police camerounaise souvent violente
Entre autres mesures apportées par le chef de l’Etat, la limitation des heures de service entre 6h et 18h, «à l’exception de la régulation de la circulation sur la voie publique, des gardes statiques des bâtiments communaux ou de la surveillance des cérémonies, fêtes et réjouissances organisées par ou sous le patronage de la commune» ; la limitation des pouvoirs desdites instances qui, le rappelait-il, ne « se substituaient pas aux forces de maintien de l’ordre et de sécurité».

Dans une note d’information, le maire de la Ville de Douala, Dr Roger Mbassa Ndinè, portait à la connaissance du public qu’un malheureux et regrettable incident était survenu le vendredi 23 septembre 2022, entre 12 heures et 12 heures 30 minutes au lieu dit Rond-Point Douane à Bessèkè, à l’occasion d’une opération routinière de lutte contre le désordre urbain que menait une équipe de la police municipale de la Communauté urbaine de Douala. La résistance inexplicable des auteurs du désordre, écrivait le maire, avait généré un attroupement que des éléments de la police nationale accourus avaient entrepris de contenir et de calmer.

«Dans la mêlée, un agent de la police nationale avait sorti son arme et avait malencontreusement tiré sur un brigadier de la police municipale, le blessant gravement à la jambe». Fort heureusement, son pronostic vital n’est pas engagé. Il a bénéficié de soins appropriés dans un centre hospitalier de la place, pouvait-on lire dans le document. Suite à cet incident susceptible de prêter à confusion, le maire de la Ville rassurait les populations de Douala sur les bonnes et étroites relations de collaboration qui existent et ont toujours existé entre la police municipale de la Ville et la police nationale, tous niveaux confondus.

Des pratiques parfois illicites des agents de police
«Les agents de police municipale, s’ils s’en tenaient à leur statut, seraient tellement appréciés. Mais, nous constatons pour le déplorer, que sur le terrain, ces derniers vérifient les dossiers des véhicules, agressent, arrachent, violentent. Nous notons aussi une prolifération de la vente des tickets de parkings payants et le remorquage illicite des véhicules sur les voies publiques. Il arrive parfois qu’ils se bagarrent avec les agents de la police nationale. Ils se comportent plus que les FMO (forces de maintien de l’ordre). Allez voir leurs origines et leur mode de recrutement», indique un automobiliste. «Vivement, que les autorités penchent sur ce dossier, sinon, l’irréparable va arriver !», a-t-il ajouté.

afrik

You may like