Alors que la mobilisation – massive – des contrôleurs des TGV surprend la SNCF ce week-end, d’autres préavis de grève déjà déposés semblent inquiéter le gouvernement.
Pas de train pour Noël ? Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune en a appelé ce samedi 3 décembre à la « responsabilité collective » pour éviter les grèves de fin d’année à la SNCF, en plein week-end de mobilisation des contrôleurs de l’entreprise ferroviaire.
« Je ne me résous pas à ce que les choses soient écrites », malgré le dépôt de nouveaux préavis de grève pour la période des fêtes, a déclaré le ministre, en marge de l’inauguration d’un bâtiment à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. « Travaillons dans les prochains jours pour éviter cela (…) je ferai tout à mon niveau », a-t-il ajouté, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
« En ce moment même, il y a une grève de la SNCF qui frappe notre pays sur les lignes TGV pour trois jours (…) je sais que ça ajoute des difficultés ou que ça crée des problèmes pour beaucoup de Français, je pense d’abord à ceux-là », a encore expliqué le ministre face à des journalistes.
60 % des TGV annulés ce week-end
Les voyageurs sont effectivement confrontés ce week-end à la mobilisation des contrôleurs qui réclament une meilleure reconnaissance de leur statut. Au total, 60 % des TGV et Intercités ont été annulés par l’entreprise. « La direction n’a pas véritablement vu la colère qu’il y avait chez les contrôleurs et là, ce week-end, elle en prend la mesure », a ainsi déclaré Fabien Villedieu, le délégué syndical Sud-Rail, sur RMC, ce samedi matin.
Au-delà des questions de rémunération, il y a selon lui une question « d’amélioration des conditions de travail » et de « considération » avec des contrôleurs qui se « sentent maltraités » et qui sont « au front dans les trains ».
Selon lui, la grève est suivie à environ 80 %, un chiffre aussi évoqué par Nicolas Limon, un des six membres fondateurs du collectif (CNA) lancé en septembre sur Facebook en dehors de tout cadre syndical et qui compte aujourd’hui près de 3 000 membres. Les presque 10 000 chefs de bord de la SNCF, dont près de 3 000 travaillent sur les TGV et Intercités, ont une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs. Sans eux, les trains ne peuvent pas circuler.
« C’est une grève qu’on n’a pas vu arriver, ni nous ni les syndicats »
Vendredi soir, la direction a déclaré à l’AFP que « de nouvelles rencontres » étaient « prévues la semaine prochaine, dans le cadre du dialogue engagé depuis des semaines avec les organisations syndicales au sujet des chefs de bord ».
De leur côté, les syndicats SUD Rail et CFDT ont évoqué une « réouverture des négociations », annonçant une « table ronde spécifique le jeudi 8 décembre », dans un communiqué. « Cela ne change rien à la grève du week-end », a toutefois précisé à l’AFP Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD Rail.
Les syndicats (Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail, CFDT-Cheminots et FO-Cheminots) ont tous apporté leur appui au mouvement, à l’exception de la CGT-Cheminots. « C’est une grève qu’on n’a pas vu arriver, ni nous ni les syndicats », a reconnu jeudi le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, lors d’une conférence organisée par le magazine Challenges.
D’autres grèves prévues
Et pour l’instant, rien n’indique que le mouvement va s’arrêter. Une autre grève est prévue mercredi prochain à la SNCF, tandis que des préavis ont été déposés pour les week-ends de Noël et du jour de l’An. « Il doit y avoir une discussion, un dialogue social, il y aura des discussions sur la question du pouvoir d’achat, notamment, encore dans les prochains jours », a encore remarqué Clément Beaune.
« Notre pays vit une période qui n’est pas facile, avec la question de l’énergie, du pouvoir d’achat, chacun le ressent. C’est vrai pour les salariés, y compris à la SNCF bien sûr », a-t-il concédé, avant de plaider : « J’espère bien sûr que ça (ces grèves, NDLR) va être évité, je crois que les Français n’ont pas besoin qu’on ajoute un moment difficile à une période compliquée. »
huffingtonpost