C’était il y a tout juste dix ans le 4 décembre 2012, François Hollande alors président de la République inaugurait dans la ville de Lens, dans le nord de la France, un musée pas comme les autres, Le Louvre-Lens, petit frère du plus grand musée de France.
« Le chiffre du chômage est passé depuis 2012, depuis l’ouverture du musée, d’à peu près 16% sur le territoire à environ 10% aujourd’hui, explique Marie Lavandie, la directrice du Louvre Lens depuis 2016, au micro d’Edmond Sadaka du service Culture. Donc, (il y a) une décrue du chômage qui est vraiment presque sans équivalent.
Le territoire est en train de se redévelopper beaucoup sur le plan économique, y compris d’ailleurs en réindustrialisation. Après la fermeture des mines, il y a maintenant vingt ou trente ans, il y a beaucoup d’emplois sur le territoire qui sont offerts aux habitants, et pas seulement. Parce que les mines, en fermant, n’ont pas seulement supprimé de l’emploi, elles ont aussi évidé en quelque sorte ce territoire qui avaient été dessiné pour elles, autour d’elles.
Et d’ailleurs, le Louvre Lens fait partie de ce retour d’un sens nouveau, de ces friches minières puisqu’il est installé lui-même sur un ancien carreau de mine, le puits numéro 9 de Lens, qui employait un millier de personnes qui allaient creuser la veine de charbon à un kilomètre de nos pieds ».
Dix ans après, le pari a-t-il été tenu ? Quel rapport entretiennent les Lensois avec ce musée ?
« La greffe avec la population, elle prend, oui. Dans l’entourage du musée du Louvre Lens, vivait, vit toujours une population qui ne correspond pas tout à fait au public qu’on touche habituellement dans les musées. C’était effectivement toute l’ampleur du pari.
Cela a vraiment été la priorité du musée que de travailler avec la proximité pour remplir cette part-là du contrat. On a 550 000 visiteurs, enfin, on va avoir cette année 550 000 visiteurs par an.
Déjà, le public depuis le confinement, est revenu. Ce n’est pas le cas partout. Et ensuite, le public est effectivement très singulièrement local : 70% de public de la région, plus 20% de public de l’agglomération. Le quart de notre public et le plus local qui est déjà venu cinq fois en moyenne en dix ans. Oui, les choses ont pris et surtout, un sentiment de fierté qui se développe sur le territoire d’une part et un certain nombre de marqueurs aujourd’hui d’une transformation, évidemment longue, c’est normal, mais d’une transformation bien engagée du territoire ».
rfi