Abidjan accueillait du 1er au 3 décembre le forum Africa Santé Expo, consacré à l’écosystème de la santé en Afrique. L’occasion de dresser un état des lieux de l’industrie pharmaceutique qui peine encore se développer au niveau du continent.
L’Afrique ne produit que 3% des médicaments qu’elle consomme. Cette hyper dépendance s’est rappelée frontalement aux gouvernements lors de la pandémie de Covid-19. Pour le docteur Jean-Marc Bouchez, président de l’Association des Industriels pharmaceutiques en Afrique Francophone Subsaharienne, il s’agit d’abord d’un problème d’industrialisation. « Il y a eu quelques expériences de production, il y a encore certains laboratoires qui se développent, expose-t-il. Mais ils sont, la plupart du temps, focalisés sur un marché national, alors que pour rentabiliser une vraie unité de production, il faut plutôt parler d’un développement régional. »
« Produire des antipaludiques pour l’Afrique en Afrique »
Jean-Marc Bouchez est aussi le directeur général de Tridem Pharma, qui appartient au géant chinois de la santé Fosun et qui veut remédier à cette situation. Le groupe a annoncé en mars dernier la construction d’une unité de production à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire. « C’est un projet qui doit être fait sur dix ans, explique Jean-Marc Bouchez. Au total, c’est un investissement, entre le centre de distribution et l’unité de production, de 75 millions d’euros. »
Tridem Pharma souhaite transférer une partie de la production de Fosun de Chine en Côte d’Ivoire. « Un transfert de compétences », selon Jean-Marc Bouchez qui détaille : « On est le premier producteur mondial d’antipaludiques. Donc la priorité, ce sera de produire les antipaludiques pour l’Afrique, en Afrique. » Le groupe vise à terme des effectifs de 800 à 1 000 employés et espère motiver ainsi les étudiants à se spécialiser en pharmacie industrielle, où ils sont encore rares.
RFI