Les électeurs de Géorgie se rendent aux urnes mardi pour le second tour de la sénatoriale opposant le républicain Herschel Walker au démocrate sortant Raphael Warnock. Pour le président Joe Biden et les démocrates, une victoire conforterait leur courte majorité au Sénat.
Un pasteur contre une ancienne star du football américain : les habitants de l’État de Géorgie sont appelés mardi 6 décembre à départager deux candidats au Sénat américain, dans un scrutin lourd de conséquences pour la suite du mandat de Joe Biden.
Le sénateur sortant, le démocrate Raphael Warnock, est opposé à un poulain de Donald Trump, le sportif Herschel Walker. Il s’agit du dernier acte des élections législatives de mi-mandat, un deuxième tour ayant été organisé dans cet État pour départager les deux candidats.
Le scrutin s’annonce serré. Les rares sondages montrent les candidats au coude-à-coude et les résultats définitifs pourraient ne pas être connus avant plusieurs jours.
Cette élection est « vraiment essentielle », a plaidé le président américain Joe Biden lundi, appelant les électeurs de Géorgie à se rendre en nombre aux bureaux de vote, qui ouvrent à 7 h locales. De ce siège ne dépend certes pas l’équilibre des pouvoirs au Congrès américain : les démocrates se sont déjà assurés de garder le contrôle du Sénat à l’issue des « midterms ». Les républicains ont quant à eux repris la Chambre.
Mais ce scrutin, dans cet État du Sud à la forte population afro-américaine, n’en reste pas moins décisif pour le reste du mandat de Joe Biden. Les républicains voient dans ce siège au Sénat l’opportunité d’accentuer leur pouvoir de blocage aux politiques du dirigeant démocrate. À 700 jours de la prochaine élection présidentielle, l’opposition espère aussi casser la dynamique de Joe Biden, qui s’en est bien mieux sorti que prévu lors des élections législatives de novembre.
400 millions de dollars
Côté démocrate, une victoire conforterait la très fine majorité du parti de Joe Biden au Sénat, lui permettant d’exercer une plus grande influence dans des commissions parlementaires essentielles. Elle limiterait aussi significativement l’influence d’un sénateur démocrate modéré, fossoyeur de plusieurs grands chantiers de l’administration Biden.
Pour concrétiser leurs ambitions, les démocrates ont appelé leurs poids lourds à la rescousse : l’ancien président Barack Obama, incontestablement l’une des figures les plus charismatiques du parti, était en campagne à Atlanta la semaine dernière.
Signe de l’importance et de l’intérêt pour ce duel : près de 400 millions de dollars ont été injectés dans le scrutin, le plus cher des élections de mi-mandat.
Quelque 1,9 million de personnes, sur les sept millions d’inscrits, ont déjà voté de façon anticipée. Si ces bulletins pointent vers une plus grande mobilisation démocrate, les républicains eux devraient plutôt voter mardi. Difficile donc de prévoir l’issue de cette course.
AFP