Antonio Banderas : « Le Chat Potté est toujours bien en vie même s’il n’en a plus qu’une »

Il est le seul ami de Shrek à avoir eu droit à son propre film. Le Chat Potté repart à la conquête des cinémas avec un second long-métrage dès ce mercredi 7 décembre. À force de jouer les aventuriers intrépides, le félin apprend qu’il a épuisé huit de ses neuf vies. Sa Dernière quête, le titre de ce nouveau film d’animation des studios Dreamworks, l’emmènera aux confins de la Forêt sombre où se cache l’Étoile à vœux, seule capable de lui rendre les vies qu’il a perdues.

Celui qui a charmé petits et grands avec son regard attendrissant devrait cette fois les toucher en plein cœur avec une histoire qui pousse à s’interroger sur la manière de prendre son propre destin de main. Dans la version originale, c’est le plus américain des acteurs espagnols qui lui donne vie depuis ses débuts dans Shrek 2 en 2004. Depuis Madrid, Antonio Banderas a répondu à notre appel en visio pour évoquer ce personnage qu’il aime tant.

Il s’est passé onze ans depuis la sortie du premier film. Vous l’avez depuis doublé dans des courts-métrages et des séries, mais pensiez-vous retrouver le Chat Potté sur grand écran ?

Antonio Banderas : Oui, car nous avons lancé la production de ce nouveau film il y a de nombreuses années. Il y a eu des changements au sein du studio DreamWorks Animation (qui a changé de propriétaire en 2016, ndlr). Beaucoup de choses se sont produites entre temps. Je recevais continuellement des nouvelles selon lesquelles nous avions un nouveau scénario, puis nous allions simplement modifier le script, puis nous allions commencer dans un an… J’ai eu peur à un moment donné qu’un responsable nous dise : « Vous savez quoi ? Nous n’allons plus incarner ce personnage ». Mais ils ont découvert qu’il était toujours bien en vie, même s’il ne lui en reste plus qu’une ! (il rit). Tant mieux pour moi et pour le public autour du monde. Je trouve que c’est vraiment un personnage magnifique.

Ce deuxième film est un conte de fées qui dit comment affronter ses peurs et donner de la valeur à sa vie. Pourquoi le Chat Potté était-il le héros idéal pour raconter cette histoire ?

Parce qu’il tisse réellement des liens avec le public. C’est un personnage qui, depuis les films Shrek, échappe aux règles du politiquement correct. Et ça le rend très sincère quand il s’adresse aux spectateurs. Malgré la manière dont il se comporte, ses attitudes arrogantes et héroïques, il rit toujours de lui-même. C’est comme une sorte de clin d’œil. Avec ce deuxième film, nous ajoutons une nouvelle couleur, une sorte de vulnérabilité presque existentialiste, car il est confronté à la possibilité de mourir. Ça change tout, ça vous émeut.  Je pense que c’est important que les enfants voient ça. Après le Covid et tous ces mois passés confinés, vous valorisez la vie d’une manière complètement différente. Les enfants peuvent voir à l’écran un héros qui a peur de mourir. C’est un bon message pour réfléchir à ces complexités et cette profondeur de la vie, délivré par un film qui est censé être amusant. Et il l’est ! (il rit) 

J’ai le sentiment que le Chat Potté réunit tout ce qui fait de vous qui vous êtes : la langue et la culture espagnoles, le combat à l’épée comme Zorro, le chant… Pensez-vous que c’est pour ça qu’il est le personnage que vous avez le plus incarné dans votre carrière ?

Je vais être très sincère. Si le Chat Potté est le personnage que j’ai le plus incarné, c’est parce qu’il a eu du succès (il rit) ! Il a marché au bord-office dont il revient. Si ça arrive, croyez-moi, vous le reverrez parce que c’est une réalité de Hollywood. Mais heureusement pour moi ! J’ai eu de la chance de pouvoir me glisser dans la fourrure de ce personnage. Je me suis beaucoup amusé avec lui. J’étais fan de l’univers de Shrek avant de savoir que j’allais en faire partie. Je l’ai trouvé très intelligent. C’était le film d’animation du futur en quelque sorte pour moi. Il s’offrait la possibilité de rire de lui-même.

Il prenait des contes de fées très célèbres et les transformait. C’était une manière complètement nouvelle et différente de les lire. Nous avons grandi dans ce sens pendant 20 ans. Ça a été une belle expérience qui n’a rien à voir avec le reste de ma carrière, que ce soit Pedro Almodovar avec qui j’ai tourné huit films, tous les films d’action dans lesquels j’ai joué, ou encore Entretien avec un vampireEvita… Mais le Chat Potté est certainement un très beau chapitre de ma carrière. 

LCI

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