L’ancienne présidente de la nation argentine a été condamnée à six ans de prison pour corruption. Les faits se seraient déroulés lors de ses mandats présidentiels de 2007 et 2015.
Ce mardi, l’ancienne cheffe d’État et actuelle vice-présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner , a été condamnée à six ans de prison et à une inéligibilité à vie, d’après l’Agence France-Presse. Reconnue coupable « d’administration frauduleuse » lors de ses mandats présidentiels de 2007 et 2015, il lui est notamment reproché d’avoir profité de sa position pour influer sur des attributions de marché public dans son fief politique de Santa Cruz, province située en Patagonie dans le sud du pays. En août dernier, le parquet avait requis une peine de douze ans de prison à son encontre.
Profitant de son actuelle immunité parlementaire, Cristina Kirchner devrait réussir à éviter la prison. Du moins, pour le moment. Si elle venait à ne plus avoir de fonction politique au sein du Sénat à la suite des élections générales d’octobre 2023, elle pourrait se retrouver derrière les barreaux. L’ancienne députée argentine de centre-gauche devrait néanmoins utiliser de nombreux recours qui pourraient grandement retarder son emprisonnement.
À l’issue du procès, Cristina Kirchner a dénoncé, dans des propos relayés par l’AFP, « une mafia judiciaire » et un « procès politique » mené par des juges instrumentalisés par l’opposition de droite. « La sentence était écrite. L’idée était de me condamner », a-t-elle assuré. Elle a aussi affirmé qu’elle « ne sera candidate à rien, ni sénatrice, ni vice-présidente, ni présidente » lors des prochains scrutins électoraux et a défié les autorités : « Qu’ils me mettent en prison ! ». Avec cette décision, la figure politique sud-américaine ferait donc une croix sur le maintien de son immunité.
Une personnalité toujours soutenue
Le réquisitoire du parquet avait déclenché, en Argentine , de nombreuses manifestations de soutien vis-à-vis de l’ancienne présidente du pays. À la suite du verdict, la mobilisation a été plus mitigée, mais quelques centaines de partisans se sont tout de même réunis dans le calme aux abords de tribunal, a décrit l’AFP.
Le président argentin, Alberto Fernandez, a lui, réaffirmé son soutien à sa vice-présidente sur les réseaux sociaux. « Aujourd’hui, en Argentine, une personne innocente a été condamnée. C’est quelqu’un que les pouvoirs en place ont tenté de stigmatiser à travers les médias et qui a été persécutée par des juges complaisants. Quand la politique entre dans les tribunaux, la justice passe par la fenêtre », a-t-il tweeté.
Le chef de l’État mexicain Andrés Manuel López Obrador a également exprimé sa solidarité envers Cristina Kirchner, qu’il a désignée comme une victime « d’une vengeance politique et d’une bassesse antidémocratique du conservatisme ».
lejdd