Congrès du Polisario : Sayed rejette toute aide étrangère pour faire face aux drones des FAR

Bachir Mustapha Sayed s’empare de la gestion du chef du Polisario de la «guerre» contre les Forces armées royales pour lancer sa campagne électorale pour prendre les commandes du Front. Un rêve qu’il caresse depuis la mort de son frère, Mustapha El Ouali, en 1976.

A quelques semaines de la tenue du 16e congrès du Polisario, le bilan des deux années de «guerre» contre le Maroc, anime les débats dans les conférences organisées en prévision de cette échéance. Une opportunité saisie par Bachir Mustapha Sayed pour décocher des flèches en direction de Brahim Ghali et surtout lancer sa «campagne électorale».

Le frère du fondateur du Polisario a insisté, dans une intervention devant les délégués du «camp Smara» au prochain congrès, sur l’impératif de donner un nouvel élan à la reprise des armes contre les Forces armées royales (FAR), qui soit à la hauteur de la «décision stratégique» annoncée le 13 novembre 2020 de se retirer du cessez-le-feu, rapporte un pro-Polisario.

«Une décision, a-t-il noté, qui n’a pas été traduite sur le terrain par des réalisations et des acquis et ce, malgré les circonstances favorables, dues notamment au statut avancé de l’allié à l’intérieur et à l’extérieur» du pays. Une référence de sa part à la situation du pouvoir en Algérie.

La recette de Sayed pour faire face aux drones des FAR

Sur le terrain, Bachir Mustapha Sayed a reconnu que les drones constituent généralement «un problème pour les défenses aériennes conventionnelles de puissances internationales». Face un tel défi, il a recommandé aux milices du Polisario de s’armer «de volonté, de courage et d’entrainement des troupes pour surmonter facilement cet obstacle».

Sayed s’est dit, par ailleurs, partisan du recours exclusif «aux défenses sahraouies» pour faire face aux avions sans pilote des FAR, rejetant toute «aide étrangère» au Polisario. Une position qui n’est pas partagée par d’autres cadres du mouvement séparatiste, tentés par solliciter une assistance de l’Iran. Les drones iraniens ont, d’ailleurs, fait leurs preuves au Yémen, donnant un réel avantage aux forces des rebelles chiites houthis et sont actuellement utilisés par l’armée russe dans son invasion du territoire ukrainien. Pour mémoire, le «ministre de l’Intérieur» du Polisario, Omar Mansour avait annoncé en octobre, depuis la Mauritanie, que «l’armée sahraouie utilisera bientôt des drones armés dans la guerre d’usure au Sahara occidental».

Les positions du frère du fondateur du Polisario, notamment ses critiques au bilan de la guerre contre le Maroc, sont partagées par des groupes radicaux, réunis au sein du mouvement de redressement révolutionnaire. Pour rappel, Bachir Sayed avait affirmé que Brahim Ghali «n’a pas assumé sa responsabilité» dans la conduite de la «guerre» contre les Forces armées royales. «S’il avait su gérer ce dossier, sa notoriété aurait dépassé celles de Mustapha El Ouali et Mohamed Abdelaziz», constate Bachir Mustapha Sayed.

Mohamed Ibrahim Biadillah, un autre membre fondateur du Polisario ayant dirigé les renseignements et l’armée, a lancé aussi sa campagne électorale en prévision du prochain congrès, mais avec une grande discrétion.

YABI

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