Le choix de jouer « Boris Godounov » au théâtre de La Scala n’a pas plu au consul d’Ukraine à Milan. Des manifestations ont eu lieu avant la première.
Coup de théâtre à Milan. Le célèbre opéra de La Scala a ouvert sa saison mercredi 7 décembre avec une œuvre controversée. C’est l’opéra russe Boris Godounov, composé par Modeste Moussorgski, qui était à l’affiche, un choix qui n’a pas plu au consul d’Ukraine à Milan.
Le diplomate Andrii Kartysh et de nombreux Ukrainiens voient dans l’histoire de ce tsar de la propagande pro-Vladimir Poutine. Le consul avait même demandé sa déprogrammation, mais La Scala a maintenu le programme. Avant la première mercredi, des Ukrainiens ont manifesté devant le théâtre, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
L’opéra Boris Godounov avait été choisi il y a trois ans, avant le début de l’invasion russe en Ukraine. « Nous ne faisons l’apologie de personne, nous jouons un opéra qui est un chef-d’œuvre de l’histoire de l’art », a assuré le directeur de La Scala, Dominique Meyer, à l’AFP. Il a expliqué que, selon lui, cette œuvre est au contraire « une parabole sur le destin des dictateurs, et le destin du peuple russe ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le président Sergio Mattarella, ont assisté à la représentation depuis la loge royale. Interrogée à propos de la polémique, Giorgia Meloni a appelé à ne pas mélanger culture et politique.
« Nous n’avons rien contre le peuple russe, l’histoire russe ou la culture russe. Nous avons quelque chose contre ceux qui ont fait le choix politique d’envahir un pays souverain », a expliqué la Première ministre d’extrême droite. « Il faut garder ces deux dimensions séparées, car ce sont deux choses très différentes et il ne faut pas les mélanger. »
En février dernier, le théâtre de La Scala avait retiré le chef d’orchestre russe Valery Gergiev de ses rangs. Proche de Vladimir Poutine, il avait refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine.
huffpost