« Jammeh, utilisait la Casamance comme son cimetière personnel »

L’affaire de Yahya Jammeh, l’ancien président gambien accusée d’une multitude de crimes pendant ses plus de vingt ans à la tête de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest refait surface. Un avocat livre les clés de son extradition depuis la Guinée-Équatoriale, pays où le président déchu vit en exil depuis 2017. Des victimes ont fait bloc mettant de la pression pour son extradition.

L’ancien Président de la Gambie, Yahya Jammeh est visé par des plaintes depuis son exil en Guinée Equatoriale. Des ressortissants de plusieurs pays d’Afrique ont été victimes du régime de Jammeh. Ces derniers originaires du Ghana, du Sénégal, du Nigeria font pression sur la Guinée équatoriale pour son extradition. Tous ces pays ont vu leurs citoyens torturés ou tués par les hommes de Jammeh, qui utilisait la Casamance comme son cimetière personnel.

« Si tous les pays de la sous-région, dont des ressortissants ont été victimes du régime de Jammeh, le Ghana, le Sénégal, le Nigeria, etc., s’allient et font pression sur la Guinée équatoriale, il deviendra difficile pour elle de refuser son extradition. Tous ces pays ont vu leurs citoyens torturés ou tués par les hommes de Jammeh, qui utilisait la Casamance comme son cimetière personnel».

Cette proposition a été faite par Reed Brody, procureur chevronné, spécialisé dans les crimes de guerre, sur le combat sans merci de 25 années qui a opposé l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré et les survivants de ses salles de torture. Selon lui, pour juger Yahya Jammeh, aujourd’hui exilé en Guinée équatoriale, il faut impérativement la création d’un tribunal hybride entre la Gambie et la CEDEAO, à l’instar des Chambres africaines extraordinaires entre le Sénégal et l’Union africaine, qui ont jugé Hissène Habré. A noter cependant que le travail de Brody sur le cas Habré et ceux du Chilien Augusto Pinochet et du Haïtien Jean-Claude Duvalier ont été présentés dans cinq documentaires parmi lesquels «Hissène Habré, la traque d’un dictateur (1,5 million de vues)».

Il participe aux procédures judiciaires intentées aux États-Unis et en France contre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman pour le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi et soutient depuis cinq ans les efforts visant à traduire en justice l’ancien président de la Gambie Yahya Jammeh.

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