L’Assemblée législative du Salvador, où le parti au pouvoir est majoritaire, a prorogé mercredi 14 décembre pour la neuvième fois pour un mois l’état d’urgence instauré à la demande du président Nayib Bukele, dont la «guerre» contre les gangs violents a déjà conduit à plus de 60.000 arrestations. La mesure prolonge «le régime d’exception (…) pour poursuivre le rétablissement de l’ordre, assurer la sécurité des citoyens et le contrôle du territoire», dispose le texte qui a été approuvé avec 67 voix pour au congrès monocaméral de 84 sièges.
Le président du Congrès, Ernesto Castro, a déclaré que la prolongation était «pour une période de 30 jours à partir du 18 décembre». L’état d’urgence, qui a soulevé les critiques d’organisations de défense des droits de l’homme, permet des arrestations sans mandat. Il a été instauré fin mars après une vague de 87 assassinats attribués au «maras», les bandes criminelles qui sèment la terreur au Salvador et dans les pays voisins.
60.218 membres présumés de gangs arrêtés
Selon le décret approuvé, «les organisations criminelles et leurs membres maintiennent leur menace». «Les résultats de l’état d’urgence sont indéniables et nous l’avons vu sur le terrain. Avec cette nouvelle prolongation, nous protégeons la vie des Salvadoriens», a déclaré le député du parti présidentiel, Walter Aleman.
La députée de l’opposition du parti Vamos, Claudia Ortiz, a estimé qu’«apporter la justice aux victimes de la violence et les défendre signifie bien plus que de remplir les prisons». Le procureur général Rodolfo Delgado a précisé lundi que 60.218 membres présumés de gangs avaient été arrêtés. Avant l’instauration de l’état d’urgence, les prisons du Salvador hébergeaient déjà 16.000 membres de gangs.
Depuis neuf mois, la police et l’armée ont saisi 1.980 armes à feu, 2.448 véhicules, 14.230 téléphones portables et 1,4 million de dollars en espèces, selon le ministère de la Justice et de la Sécurité. Les Salvadoriens sont 87,8% à soutenir la gestion du président, d’après un sondage révélé lundi par le journal La Prensa Grafica, qui soulignait également que le «pic de popularité» de Bukele était dû à son travail sur la sécurité.
afp