Pénuries de médicaments : encore plusieurs semaines avant le retour à la normale

Les tensions d’approvisionnement touchant les formes pédiatriques de paracétamol et de certains antibiotiques devraient persister encore quelques semaines au moins, le temps que les mesures prises par les autorités sanitaires portent leurs fruits, a indiqué le ministère de la Santé mercredi.

Face aux tensions croissantes sur des molécules largement utilisées, comme l’amoxicilline –l’antibiotique le plus prescrit aux enfants–, les autorités ont tiré la sonnette d’alarme ces dernières semaines, demandant aux professionnels de santé de veiller à s’assurer du bon usage de ces médicaments.

Pour le paracétamol, la situation est toujours « complexe », et va prendre « un peu de temps pour se normaliser sur les formes pédiatriques », a indiqué le ministère de la Santé lors d’un point presse mercredi.

Sur les autres formes pour adultes, « la situation est devenue plus confortable », précise-t-il.

Concernant l’amoxicilline, « la situation globale se régularise », selon le ministère, alors que les laboratoires producteurs commencent à reconstituer leurs stocks.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis en place plusieurs mesures pour répondre aux tensions, dont la recherche de sources d’importations et l’obligation pour les fabricants d’amoxicilline et de paracétamol de vendre leurs produits directement aux répartiteurs pharmaceutiques, afin de favoriser une répartition plus équitable dans l’Hexagone.

Ces mesures devraient, selon le ministère de la Santé, amener la situation à se détendre dans les prochaines semaines ou les prochains mois.

Interrogé devant le Sénat, le ministre de la Santé François Braun a évoqué mercredi des causes multiples pour expliquer ces difficultés.

« La crise Covid augmente une modification de prescription de 13% pour le paracétamol. Il y a des soucis sur le principe actif », a-t-il notamment souligné, évoquant « l’intérêt de rapatrier ce principe actif en France et en Europe ».

De son côté, l’ANSM a évoqué mercredi, lors du point presse, un boom des besoins lié aux épidémies hivernales. Concernant l’amoxicilline, la demande avait en effet été plus faible durant les années de pandémie Covid, grâce à une moindre circulation des autres maladies.

Face à la reprise épidémique de cet automne (bronchiolite, grippe et Covid), il a fallu réactiver des usines: « C’est un processus qui prend du temps, avec un impact global et qui concerne l’Europe et bien au-delà de l’Europe », a souligné l’ANSM.

afp

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