Les cellules cancéreuses émettent des substances volatiles distinctes des cellules saines, si bien qu’une analyse de notre haleine pourrait en théorie permettre la détection de certaines maladies, dont le cancer du poumon. Mais cette approche prometteuse se heurte à des obstacles techniques et politiques.
haleine
En France chaque année se déclarent 45.000 nouveaux cas de cancer du poumon, causant plus de 33.000 décès. Dans 85% des cas, le tabac est en cause.
Souffler dans un détecteur pour savoir si l’on est atteint du cancer du poumon, c’est peut-être ce qui attendra les potentiels malades dans les années à venir. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue PLoS One, des chercheurs ont identifié sept molécules qui, retrouvées dans l’haleine des patients, permettait de différencier les personnes atteintes de cancer du poumon des autres. Peut-on parler de « signature du cancer du poumon » ? « Non », répond le Pr Régis Matran, médecin généraliste au service des explorations fonctionnelles respiratoires du CHU de Lille. Car si la discipline avance, elle souffre pour l’instant de problématiques techniques et politiques empêchant les spécialistes de se mettre d’accord.
Les composés organiques volatiles, indicateurs de la bonne marche de nos cellules
Nos cellules émettent des composés organiques volatils – ou COV – pendant leur fonctionnement normal, tout comme une voiture émet des gaz d’échappement, explique Régis Matran à Sciences et Avenir. « La nature de ces COV dépend des personnes, si bien que chacun d’entre nous a sa propre ‘empreinte d’haleine’ à la manière des empreintes digitales », ajoute-t-il, « mais aussi de ce que l’on a bu ou mangé ». Or, une cellule qui devient cancéreuse n’émet plus les mêmes COV. Sur ce principe, de nombreuses équipes à l’international cherchent à identifier quels COV seraient exclusivement émis par les cellules malignes. A la clé, la découverte potentielle d’une « signature » de tel ou tel cancer.
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