Selon plusieurs scénarios, d’ici 2100, le niveau de la mer pourrait augmenter de 30 cm à quelque mètres sur une partie du globe. L’Europe n’est pas épargnée : aux Pays-Bas, plus d’un quart du territoire se situe sous le niveau de la mer et 60 % des terres sont vulnérables aux inondations. Le royaume est devenu pionnier dans le domaine de l’adaptation climatique.
Les Pays-Bas ont très tôt pris conscience du danger que peut représenter la mer. En 1953, un grand raz-de-marée venu de la mer du Nord a fait 1 800 morts. Juste après cette inondation, le gouvernement a dit « plus jamais ça ». C’est alors que le projet Delta a vu le jour avec la construction du Maeslantkering.
Ce barrage mobile de la taille de la tour Eiffel – il s’agit de l’une des plus grandes structures mobiles au monde – a été créé dans les années 90 afin de protéger la ville de Rotterdam contre les tempêtes de la mer du Nord. Il reste ouvert pour laisser passer les bateaux, qui ont besoin d’accéder au plus grand port d’Europe, mais il peut se fermer en l’espace de deux heures si le niveau de l’eau augmente de trois mètres. Depuis, plusieurs villes comme Saint-Pétersbourg en Russie s’en sont inspiré pour stopper la montée des eaux.
Un terrain de sport qui se transforme en lac
Le pays, fer de lance lorsqu’il s’agit de s’adapter aux aléas climatiques, s’appuie également sur un grand système de digues. À Rotterdam, chaque terrain situé à moins de trois mètres au-dessus du niveau de la mer, à proximité des rivières et des canaux, en est équipé. Et pour faire face aux inondations, la ville a créé des éléments architecturaux innovants. Le plus connu, la place aquatique à Benthemplein, un terrain de sport qui se remplit d’eau en cas de forte pluie pour devenir un petit lac.
Est-ce que tout cela sera suffisant ? À partir de 2070, le niveau de la mer devrait atteindre 85 cm de plus par rapport à 1900. Cette élévation signifie que la barrière devrait se fermer chaque année. Une fréquence jamais testée.
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