Alors que les cas augmentent depuis plusieurs semaines, les autorités provinciales du Nord Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo, ont déclaré l’épidémie de choléra mercredi dans le territoire de Nyiragongo à proximité de la capitale.
Au centre de traitement du choléra de Munigi, la plupart des patients sont des enfants et des femmes. 661 patients sont en ce moment atteints par cette maladie et 4 d’entre eux sont décédés depuis octobre 2022. La plupart sont des déplacés de la crise liée au M23.
Ils habitent entassés dans les camps de déplacés de Kanyarucinya, à quelques kilomètres de Goma. C’est le cas d’Alphonsine qui est venu avec ces trois enfants. Deux d’entre eux sont malades. « Ma fille a 5 ans et mon fils a 3 ans. Ils ont d’abord eu de la toux, puis des vomissements et ensuite de la diarrhée. Les médecins sont venus faire les examens et ont donné des médicaments, mais pour le moment, je n’ai pas parlé avec eux du diagnostic », témoigne la mère.
Parmi les admis, nombreux sont ceux qui sont déclarés positifs au choléra. « Chaque jour, on fait des dizaines de prélèvements. Les trois-quarts sont positifs », explique Jean-Claude Kabangwa, le chargé des prélèvements.
« Nous sommes toujours débordés »
Au départ prévu pour 100 malades, le centre a atteint ses capacités limites, explique le docteur Alain Bishikabo de Médecins sans Frontières. « On avait un taux d’occupation des lits qui était supérieur à 100% donc on a installé plus de lits. On a réaménagé encore la distance entre les lits pour en avoir 124 maintenant. Mais nous sommes toujours débordés car nous avons 160 malades », détaille-t-il.
À la fontaine, les gardes malades remplissent les seaux pour nettoyer les pots de chambre. Dans les camps de déplacés d’où ils viennent, l’accès à l’eau et aux latrines fait défaut et favorisent la propagation du choléra.
rfi