La rédaction des Observateurs de France 24 a obtenu les photos de 13 cartouches de fusil de chasse portant les logos de Cheddite, un fabricant de munitions franco-italien. Elles ont été récupérées dans huit villes iraniennes après des manifestations. C’est une violation manifeste d’un règlement européen, qui proscrit l’exportation en Iran de matériel destiné à la répression interne.
Notre enquête a été massivement partagée par les Iraniens sur Twitter, Telegram et d’autres réseaux sociaux. « Des centaines d’Iraniens ont été rendus aveugles par des cartouches de fusil à pompe fabriquées par une société franco-italienne. Qu’est-ce que cette entreprise, qui fait des affaires avec le régime des mollahs, répond à ce sujet ? », écrit un utilisateur sur Twitter.
En Iran, mais aussi en France, les manifestants et leurs soutiens demandent des comptes aux autorités françaises.
Depuis le début des manifestations le 16 septembre 2022, après la mort de Mahsa Amini, les fusils à pompe ont été largement utilisés par les forces de sécurité iraniennes pour réprimer les manifestants.
Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants présentant des dizaines, parfois des centaines de plaies causées par des cartouches de fusil à pompe. Des centaines de manifestants auraient été éborgnés d’un ou des deux yeux par ce type de munitions. Amnesty International affirme qu’au moins 20 personnes sont mortes après avoir été touchées par ces munitions.
La présence de ces munitions en Iran est une violation d’une sanction de l’Union européenne datant de 2011 et interdisant « l’exportation, directe ou indirecte, [d’] équipements susceptibles d’être utilisés pour la répression interne » en Iran.
Plusieurs experts du sujet s’accordent sur le fait que Cheddite est responsable de sa chaine de vente, que ces munitions aient été vendus directement ou non à l’Iran.En France, le ministère des Affaires étrangères a ouvert une enquête.
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