Le constat est clair : la production électrique française n’est pas suffisante pour passer l’hiver. Le parc nucléaire ne tourne actuellement qu’aux deux tiers de sa capacité.
Jamais la France n’a produit aussi peu d’électricité. Alors que l’hiver s’annonce tendu en termes d’approvisionnement électrique, le parc nucléaire français est à la traîne. EDF a annoncé vendredi dernier que deux réacteurs nucléaires (sur les 56 dont dispose la France) ne pourront pas redémarrer avant la fin de l’hiver, et que six autres devront être arrêtés en 2023 pour des opérations de maintenances et de réparation.
Le parc nucléaire ne tourne actuellement qu’aux deux tiers de sa capacité, avec 40 réacteurs en fonctionnement vendredi dernier. Début septembre, EDF avait promis de relancer, en l’espace de 5 mois, 26 réacteurs à l’arrêt. Fin décembre, seuls 10 ont finalement été remis en marche.
En cause : des réparations liées à des problèmes de corrosion, et la découverte de microfissures sur certains tuyaux de secours, obligeant EDF à appliquer le principe de précaution et à mettre les réacteurs à l’arrêt le temps des travaux. Chaque jour, 500 techniciens hautement qualifiés sont mobilisés sur chaque chantier.
DES PRÉVISIONS OPTIMISTES POUR LE MOIS DE JANVIER
Après les nouvelles annonces de réparations, les réacteurs Golfech 1 (Tarn-et-Garonne) et Penly 2 (Seine-Maritime) ne pourront redémarrer que le 11 juin, alors qu’ils devaient revenir en service le 18 février et le 29 janvier, respectivement, ce qui aurait permis de couvrir la fin de l’hiver.
Selon l’Insee, la chute de la production d’électricité liée à ces opérations de maintenance dans les centrales nucléaires coûterait 0,4 point de PIB à la France cette année.
Malgré une production d’électricité plus faible que d’habitude, le gestionnaire du réseau électrique RTE a donné des prévisions rassurantes ce mardi, en grande partie grâce aux efforts de sobriété des ménages et des entreprises. «Sous réserve du maintien des efforts d’économies d’énergie, ces évolutions favorables permettent de réduire le risque pour la sécurité d’approvisionnement par rapport à l’anticipation de ces derniers mois, en particulier pour le mois de janvier (…) sans pouvoir l’exclure en cas de conditions météorologiques très défavorables», a souligné RTE dans son rapport.
cnews