CAP SUR L’AMERIQUE AVEC UNE INNOVATION DE TAILLE

Depuis un siècle et demi, les Américains ont élaboré une multitude de dispositifs pour stimuler la recherche, l’innovation, et surtout le développement d’applications industrielles des innovations. Ils ont expérimenté tout à la fois les communautés d’inventeurs loin des nécessités quotidiennes liées à l’utilité et à la rentabilité, et le rassemblement de chercheurs et d’entrepreneurs qui s’organisent avec opiniâtreté pour ouvrir des marchés nouveaux.

Dès la fin du xixe siècle, recherche, fabrication en masse, finance et publicité se trouvent réunies de façon audacieuse. Le promoteur de cette démarche novatrice fut Thomas Edison, dont l’empire fut repris par General Electric. La Dépression des années 1930 mit en évidence pour les décideurs politiques le lien entre le progrès scientifique et technologique, l’emploi, et la création de richesses. Ce lien devint tellement visible que, jusqu’aux années 1970, l’État fédéral et les États auront financé près de la moitié des budgets de la recherche et du développement, le secteur privé apportant le reste.

Le rapprochement entre recherche et industrialisation se fit plus tard qu’en Allemagne, qui, la première, la mit en œuvre à la fin du xixe siècle. Cette évolution fut sans doute accélérée, dans les années 1930, par l’arrivée aux États-Unis de milliers de savants d’origine allemande, qui l’avaient expérimentée dans l’industrie chimique et dans l’industrie de l’optique. Transplantés aux États-Unis, les scientifiques d’origine allemande facilitèrent la création de laboratoires de recherche industrielle à la lisière des sciences et de la technologie…

caim

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