Népal : le tueur en série français Charles Sobhraj, dit « le Serpent », va être libéré

La plus haute juridiction du Népal a ordonné, mercredi 21 décembre, la libération de Charles Sobhraj, le tueur en série français dépeint dans la série Netflix « Le Serpent », responsable de nombreux meurtres à travers l’Asie dans les années 1970.

La Cour suprême a estimé que Charles Sobhraj, 78 ans, emprisonné dans la république himalayenne depuis 2003 pour le meurtre de deux touristes nord-américains, devait être libéré pour des raisons de santé.

« Le maintenir continuellement en prison n’est pas conforme aux droits humains du prisonnier », peut-on lire dans la copie du verdict consultée par l’AFP. « S’il n’y a pas d’autres affaires en cours contre lui pour le maintenir en prison, cette cour ordonne sa libération aujourd’hui et (…) le retour dans son pays dans les quinze jours. »

Le tueur en série a besoin d’une opération à cœur ouvert et sa libération est conforme à une loi népalaise autorisant la libération des prisonniers alités ayant déjà purgé les trois quarts de leur peine, a ajouté le tribunal.

Charles Sobhraj sera probablement libéré de la prison centrale de Katmandou jeudi, a déclaré à l’AFP un responsable de la prison. Il devra d’abord comparaître devant un tribunal pour des formalités administratives avant de pouvoir sortir librement, a ajouté le responsable.

Tueur de touristes
Après une enfance troublée et plusieurs séjours en prison en France pour des délits mineurs, Charles Sobhraj a commencé à parcourir le monde au début des années 1970 avant de se fixer dans la capitale thaïlandaise, Bangkok.

Son modus operandi consistait à charmer et à se lier d’amitié avec ses victimes, souvent des routards occidentaux en quête de spiritualité, avant de les droguer, de les voler et de les assassiner.

Son implication dans un premier meurtre remonte à 1975, lorsque le corps d’une jeune Américaine avait été retrouvé sur une plage de Pattaya.

Décrit comme doux et sophistiqué, il est lié à une vingtaine de meurtres.

Ses victimes étaient étranglées, battues ou brûlées, et il utilisait souvent les passeports de ses victimes masculines pour se rendre à sa destination suivante.

Le surnom de Sobhraj, « le Serpent », lui vient de sa capacité à prendre d’autres identités pour échapper à la justice. Un surnom devenu le titre d’une série à succès réalisée par la BBC et Netflix, qui s’inspire de sa vie et où l’acteur franco-algérien Tahar Rahim incarne le serial killer.

Condamné à la prison à vie
Arrêté en Inde en 1976, après la mort par empoisonnement d’un touriste français dans un hôtel de Delhi, Charles Sobhraj est condamné à 12 ans de prison pour meurtre. Il passe finalement 21 ans en prison, avec une brève pause en 1986 lorsqu’il s’échappe avant d’être à nouveau arrêté dans l’État côtier indien de Goa.

Libéré en 1997, il se retire à Paris mais refait surface en 2003 au Népal, où il est repéré dans le quartier touristique de Katmandou et arrêté. L’année suivante, un tribunal le condamne à la prison à vie pour avoir tué la touriste américaine Connie Jo Bronzich en 1975. Dix ans plus tard, il est également reconnu coupable du meurtre de la compagne canadienne de Connie Jo Bronzich.

En 2008, Charles Sobhraj épouse, en prison, Nihita Biswas, la fille de son avocat népalais, de 44 ans sa cadette.

 AFP

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