Les chercheurs du Scripps Research Institute de San Diego, aux États-Unis, proposent un autre axe de réflexion. Dans leur étude parue dans Science Advances, ils montrent que le cerveau des femmes décédées des suites de la maladie d’Alzheimer est envahi par une protéine soupçonnée de détruire la communication entre les neurones. Il y a six fois plus de cette protéine chez les femmes malades que chez les hommes.
Une accumulation aberrante d’une protéine dans le cerveau
La protéine C3 appartient à la grande famille des protéines du complément qui compte 50 membres différents. Le complément est un mécanisme de défense de l’immunité innée qui s’active quand un pathogène pénètre dans le corps. En réaction, une cascade de réactions se met en place dont les conséquences sont multiples : l’augmentation de l’inflammation, le recrutement des cellules de l’immunité, ou encore la destruction directe du pathogène. C’est cette protéine C3 dont des quantités importantes ont été observées dans le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer, surtout chez les femmes.
Enfin, plutôt une forme particulière de C3, une forme dite S-nitrosylée. En tout, les scientifiques ont identifié plus de 1 000 protéines S-nitrosylées, mais c’est C3 qui a retenu leur attention. La S-nitrosylation est une modification post-transcriptionnelle, c’est-à-dire qu’elle est faite après la synthèse de la protéine. Les protéines S-nitrosylées sont notées SNO par les scientifiques. Ce mécanisme est tout à fait normal et permet à certaines protéines d’acquérir leur fonction biologique.
Mais, dans le cas de la maladie d’Alzheimer et de C3, les scientifiques du Scripps Research Institute ont observé que la quantité de SNO-C3 est trop importante, provoquant une « tempête SNO », selon leurs propres mots. Présente en trop grande quantité, ces protéines pourraient détruire les synapses, le point de contact entre les neurones, essentielles à la transmission de l’information dans le cerveau. Cette hypothèse est soutenue par le fait que les marqueurs de l’inflammation sont plus élevés chez les personnes atteintes d’Alzheimer.
Le rôle des hormones féminines