Jean-Yves Duval, journaliste-écrivain français vient de publier chez Aida Édition son dixième roman qui tient à la fois du thriller, du policier et du voyage initiatique. Son titre : « Amadou, l’enfant-soldat du Sahel ». Nous avons rencontré l’auteur qui a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions.
Où ce récit puise-t-il son origine ?
L’envie m’est venue de décrire les épreuves que vivent les migrants dans leur traversée du désert et de la mer Méditerranée. J’ai aussi eu l’idée d’une rencontre entre un ancien enfant-soldat, devenu chef jihadiste, avec le consul honoraire du Mali. Cette rencontre va s’avérer explosive. Enfin, au Mali le lecteur va également suivre les investigations d’une équipe d’enquêteurs qui tentent d’élucider une étrange affaire de meurtres d’albinos, ces africains à la peau blanche, à l’occasion d’un juteux trafic d’organes et de sang.
Autrement dit ce roman est le livre de trois rencontres qui s’entrecroisent, de trois destins qui s’entrechoquent ?
Exactement, et les enjeux sont importants, le migrant réussira-t-il à atteindre l’Eldorado européen tant convoité, fut-ce au prix de sa vie ? Que fera le consul, dépositaire d’un terrible secret, parviendra-t-il à faire échouer le projet terrifiant d’un attentat sur les bateaux-mouches parisiens ? Les policiers maliens résoudront-ils l’énigme criminelle ?
Pour écrire ce thriller vous êtes-vous inspiré de vos reportages en Afrique ?
Tout à fait, pour ce qui concerne l’enfant-soldat qui a été embrigadé par le Front Polisario, j’ai eu l’occasion d’effectuer au cours des années 1990 un reportage en République Arabe Sahraouie, dans le sud-algérien, là où opèrent les rebelles du Polisario et j’ai effectué avec certains d’entre eux des randonnées de nuit en Land-Rover dans le désert près de la frontière marocaine, en se repérant uniquement d’après les étoiles car il n’y avait pas de GPS. J’en ai rapporté quelques souvenirs qu’on retrouvera dans le roman. Quant au Mali je m’y suis rendu, à peu près à la même époque, pour interviewer à Bamako, un ancien Président de la République, Alpha Omar Konaré, et un de mes meilleurs amis, Soulaimane Traoré, est l’actuel Directeur général de la police nationale du Mali, avec qui j’ai suivi les cours de l’Institut National des Hautes Études de Sécurité et de Justice (INHESJ) à Paris voici huit ans. Je me suis d’ailleurs inspiré de faits réels et actuels concernant ces crimes atroces d’albinos.
Que recherchez-vous en écrivant un roman, historique ou non ?
Avant tout de distraire le lecteur, de lui permettre de s’évader du quotidien, de vivre a travers mes personnages des aventures, de rêver à ce qu’aurait pu être sa vie. Je souhaite aussi qu’il apprenne un certain nombre de choses afin qu’il ressorte enrichi intellectuellement après avoir tourné la dernière page. Une bonne fiction, pour moi qui suis un lecteur exigeant, c’est celle qui vous distrait et vous cultive.
Quels sont vos prochains projets littéraires ?
En février/mars nous sortirons avec Ibrahima Thiam, qui est mon invité chaque samedi dans l’émission « Cartes sur table » sur Diasporavision ( radio de la diaspora sénégalaise dans le monde entier) la deuxième édition de « Le Monde vu de ma Teranga », un ouvrage de géopolitique qui est la compilation de nos émissions hebdomadaires de 2022. Ce livre est destiné aux personnes qui s’intéressent aux grands dossiers internationaux, hommes politiques, étudiants, lycéens, etc. et nous inaugurerons son lancement à Dakar par des séances de dédicaces, une rencontre avec les médias sénégalais et une tournée des radios et télévisions. La première édition, l’an dernier, avait été très bien accueillie et nous espérons qu’il en sera de même pour celle-ci.
Précisons que Jean-Yves Duval, journaliste de radio et de la presse écrite, a effectué de nombreux reportages sur des théâtres d’opérations militaires (Bosnie, Albanie, Kosovo, Cambodge, etc,) mais aussi en Afrique : Mali, Côte-d’Ivoire, Tchad, Cameroun, Somalie, ainsi qu’en Afrique du Sud, au Maghreb, en Russie, à Cuba, en Corée du Sud et au Vietnam.
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