Quatre mineurs ont été placés en garde à vue suite à l’incendie qui a ravagé une aile de l’usine Brusson à Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne.
Trois jours après l’incendie qui a ravagé une partie de l’aile gauche de l’ancienne usine Brusson, à Villemur-sur-Tarn en haute-Garonne, la piste de l’acte volontaire est confirmée.
Quatre mineurs ont été placés en garde à vue. Deux se sont rendus directement à la gendarmerie. Les deux autres ont été invités à donner des explications. Des jeunes avaient en effet été vus lors de leur sortie de cette magnifique friche le jour de l’incendie. Plusieurs autres éléments recueillis lors de l’enquête avaient permis d’écarter la possibilité de l’accident.
De nombreux dégâts
Malgré le déploiement des forces de pompiers, de nombreux dégâts ont été constatés. Mais le projet lancé par le groupe Essor, qui vient de signer la promesse d’achat, n’est pas remis en cause. Le groupe envisage des logements, des commerces, des tiers lieux…
« Ils maintiennent le projet est bien. C’est aussi dû au fait que les murs ont été sauvés. En revanche d’apprendre que ce sont des personnes si jeunes qui ont fait cela me désole. Je n’ai pas vraiment d’autres commentaires à faire… », a souligné le maire de Villemur-sur-Tarn Jean-Marc Dumoulin.
Des experts devraient se prononcer bientôt sur les conséquences exactes de l’incendie. Une première partie des dégâts devrait être prise en compte par le fonds friches alloué à la ville. L’ensemble du projet est estimé à 30 millions d’euros pour cette friche qui est le témoin de l’histoire d’une famille qui a marqué la ville.
L’usine des Cheveux d’Ange
La famille Brusson crée l’entreprise éponyme à Villemur en 1872. Au début du XXe siècle, Brusson Jeune est une des principales entreprises françaises dans le domaine des pâtes alimentaires et des produits céréaliers de régime. Après guerre est construite une machine à fabriquer les fameux Cheveux d’ange. En 1960, l’entreprise emploie entre 500 et 600 personnes.
En 1980, elle est forte de 120 salariés mais arrête la production de pâtes au gluten. Jean Brusson lance le pain de mie, les biscottes…
En 1999, c’est le dépôt de bilan, 40 salariés se retrouvent sans emplois. Rachetée par Auga, Brusson devient la financière Villemur. Un redressement judiciaire plombe l’aventure en 2001.
En 2006, nouveau dépôt de bilan et 30 licenciements. La Mie Occitane loue les locaux et n’emploie plus que 17 salariés. Les «Cheveux d’Ange» ont ensuite été la propriété de la société Vita Bread puis des Espagnols Brussanges. Ces derniers ont finalement joué un sale tour aux salariés, alors installés à Bessières, en vidant les ateliers pendant leurs vacances. C’en était fini de la célèbre petite pâte de Villemur aujourd’hui disparue mais à jamais ancrée dans les mémoires.
ladepeche