Le Maroc en passe de devenir un grand exportateur d’énergie

Le Maroc, qui cherche à diversifier son bouquet énergétique et à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations, est en passe de devenir un exportateur d’énergie, selon Graham Lyon, PDG de Sound Energy, qui s’exprimait dans une interview accordée au site Petroleum Economist.

Il a indiqué qu’« il y a deux projets clés en cours d’étude et de réalisation, dont l’un concerne la fourniture de gaz naturel liquéfié aux principaux marchés industriels, tandis que l’autre implique le développement d’un gazoduc pour fournir du gaz aux marchés de l’électricité ». Graham Lyon, qui n’a pas caché son optimisme quant à l’avenir du gaz marocain sur le marché intérieur et les perspectives d’exportation, a fait savoir également que « le premier projet fournira environ 100 millions de mètres cubes par an de GNL aux marchés industriels, avec l’objectif de commencer la production et les ventes au premier trimestre de 2024 ».

Graham Lyon a expliqué que le Royaume dort sur plus de 20 trillions de pieds cubes de réserves de gaz naturel, ce qui constitue un record. « Le Maroc dispose d’importantes réserves de gaz naturel, ce qui l’aidera à atteindre l’autosuffisance et même à passer à l’exportation de gaz vers les marchés internationaux », a-t-il encore noté. Le PDG de Sound Energy a souligné que « le champ marocain de Tendara jouera un rôle clé dans la réalisation des objectifs du Maroc, étant donné que le pays vise à développer les marchés et les transactions internationales ».

Sound Energy gère actuellement trois régions dans l’est du Royaume, avec 47,5 % du capital investi dans l’Est, contre 27,5 % pour Schlumberger et 25 % pour l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), propriété de l’Etat. Dans ces nouveaux projets, la société britannique exploitera et détiendra une participation de 60 % dans le projet, tandis que l’ONHYM détiendra les 40 % restants. Le Maroc pourra réduire jusqu’à 30 % ses importations de gaz utilisé dans la production d’électricité, ce qui représente un gain d’environ 800 millions de dirhams, soit environ 83 millions de dollars.

Graham Lyon a expliqué que les découvertes de gaz faites par Sound Energy sont situées à 120 kilomètres du gazoduc Maghreb-Europe, et peuvent être développées et reliées pour fournir du gaz pour faire fonctionner pleinement ces stations. Il estime que le gaz domestique garantit non seulement la sécurité énergétique du pays, mais crée également de la richesse pour le Maroc grâce à la participation de 25 % détenue par l’Office national des hydrocarbures et des mines, ainsi que les avantages supplémentaires de l’emploi, de l’investissement et de l’amélioration des revenus.

Selon un communiqué du ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, le Maroc a élaboré une feuille de route nationale en trois étapes pour le développement du gaz naturel de 2021 à 2050, dans le cadre de la stratégie énergétique nationale, afin de définir les structures et les acteurs du marché, de stimuler le développement progressif de la demande, de développer les infrastructures, d’accéder à des ressources énergétiques compétitives, d’accroître la compétitivité des industriels exportateurs et de développer d’autres mesures de gestion de l’industrie.

Le Maroc s’intéresse également aux énergies renouvelables. Il pourrait fort en profiter au regard des niveaux d’ensoleillement et de vent qui sont parmi les plus élevés de tous les pays du monde. A quelque chose malheur est bon se dit-on et depuis que l’Algérie a fermé les robinets du Gazoduc Maghreb Europe de l’autre côté de la frontière cela a incité le Royaume à s’investir autrement dans sa politique énergétique, ce qui aujourd’hui est en train de lui conférer une indépendance à ce niveau avec un boom de découvertes dans le champ gazier d’Anchoa.

Par ailleurs, l’arrêt de l’approvisionnement en gazier d’Algérie a suscité d’autres intérêts. C’est ainsi que la société israélienne NewMed Energy, a annoncé début décembre avoir signé un accord pour rechercher des hydrocarbures au large des côtes marocaines et détenir une participation de 35 % dans le permis offshore Boujdour Atlantic

hespress

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