Dans le quartier des Dervallières, les policiers ont mis au jour un réseau qui s’était spécialisé dans la livraison de drogue à domicile via l’utilisation d’une messagerie cryptée. Cinq interpellations ont eu lieu.
Le flair des policiers du commissariat de Chantenay s’est avéré des plus efficaces. Grâce à leur nez et leur vigilance, leur patrouille s’est transformée en une «belle prise». Lundi, à la mi-journée, lors d’une vérification dans un immeuble situé rue Ernest-Meissonnier, dans le quartier des Dervallières à Nantes, ils ressentent une forte odeur de drogue. La brigade canine est alors appelée pour confirmer la situation. «Un chien a marqué dans deux endroits : une cave et une porte d’appartement», retrace au Figaro, l’un des enquêteurs.
À ce moment-là, un individu apparaît dans les parties communes et avance des explications douteuses quant à la personne occupant le logement concerné. Décision est prise de l’interpeller et de perquisitionner les lieux. Dans la cave, les forces de l’ordre vont trouver 300g d’herbe de cannabis. Dans l’appartement, la prise sera encore plus importante. Ils mettent la main sur 4kg de résine de cannabis, une petite quantité de cocaïne, des sachets de conditionnement ainsi que sur cinq armes à feu : une arme de guerre, une arme longue et des armes de poing dont un fusil à pompe, un Glock 17 et un Colt 45. «Cela démontre que les trafiquants s’équipent pour faire face à des adversaires armés», confie une source proche de l’enquête.
Vente à domicile
Plus rare, les policiers découvrent aussi deux gilets pare-balles. «C’est la preuve que ces individus se professionnalisent», explique au Figaro une autre source proche du dossier. Le logement, sous-loué à une personne, n’était pas vide au moment de la perquisition des policiers. Quatre individus se trouvaient à l’intérieur. Tous ont été interpellés. Il s’agit de trois mineurs déjà connus des services de police pour des activités illicites en lien avec un point de deal et un homme de 27 ans, «défavorablement» connu des policiers.
Ce dernier, qui sous-louait l’appartement, est suspecté de la gestion d’un point de vente de drogue à domicile. Pour avancer cela, les membres du groupe des «Stups» de la Sûreté départementale ont analysé de près son téléphone. Ils ont mis au jour des messages envoyés via Telegram, un service de messagerie cryptée. Cet homme est soupçonné du stockage et de la préparation de la drogue pendant que les mineurs assuraient le rôle de livreurs à domicile.
Maintien en détention
Il a été présenté au tribunal de Nantes ce jeudi dans le cadre d’une comparution immédiate. L’occasion d’en savoir davantage sur son casier judiciaire déjà bien rempli puisqu’il comprend seize mentions. Sa dernière condamnation, prononcée par le tribunal de Saint-Nazaire, remonte à 2021 pour trafic de drogue. Ayant demandé un délai pour se défendre, comme il en a le droit, le prévenu sera de nouveau jugé le 28 février prochain. En attendant, il reste en détention.
Deux mineurs seront eux convoqués ultérieurement devant le tribunal pour enfants. Les deux derniers individus impliqués ont été relâchés à l’issue de leur garde à vue faute d’éléments contre eux.
Désormais, les policiers attendent les résultats des recherches balistiques menées par la police technique et scientifique. L’objectif est de déterminer si les armes saisies ont pu servir dans des fusillades ou des règlements de compte notamment en lien avec le trafic de drogue.
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