Faciliter le diagnostic des cancers grâce à un bistouri intelligent, c’est la promesse de iKnife ! Ce dispositif mis au point par l’Imperial College de Londres peut « sentir » les cancers en quelques secondes.
Le iKnife est capable de détecter les tumeurs dans les échantillons de tissus en quelques secondes ! Ce dispositif intelligent a déjà fait ses preuves sur les cancers du sein, du colon ou encore du col de l’utérus, mais des médecins de plusieurs hôpitaux anglais l’ont testé pour la première fois sur le cancer de l’endomètre, le plus fréquent au niveau de l’appareil reproducteur féminin.
Un couteau qui « sent » les tumeurs en quelques secondes
Le iKnife ressemble à un bistouri électrique mais amélioré par l’Intelligence artificielle. Posé sur un échantillon de tissus prélevé par biopsie, le iKnife le chauffe et « sent » les vapeurs qui se dégagent. Ces dernières sont analysées pratiquement en temps réel par un spectromètre de masse. Le dispositif recherche les traces d’un métabolisme lipidique détraqué, une caractéristique fréquente des cellules cancéreuses. Elles ont besoin de plus de lipides pour assurer leur métabolisme et synthétiser certains constituants de la membrane plasmique en vue de leur prolifération.
Plus de 150 biopsies d’endomètre, prélevées avec le consentement de patientes venues consulter pour une suspicion de cancer de l’endomètre, ont été analysées par le iKnife. Résultat, le dispositif a permis de diagnostiquer sa présence avec une sensibilité de 89 % presque instantanément.
Quant à la méthode de référence qui consiste à analyser une fine tranche de tissu au microscope par un spécialiste, elle prend une à deux semaines.
Le iKnife évolue vite et on peut imaginer qu’il sera encore plus performant dans le futur pour diagnostiquer le cancer de l’endomètre — cette étude étant la première à le tester dans ce cadre. L’algorithme qui interprète les résultats s’affine à chaque analyse d’échantillon. S’il permet un diagnostic rapide, il n’est pas sans défaut, le plus important étant que le iKnife est obligé de chauffer le tissu et donc le détruire pour fonctionner. Cela empêche toutes analyses ultérieures sur le-dit échantillon.
En attendant, les médecins l’envisagent comme un outil de diagnostic complémentaire aux méthodes déjà existantes. Cela permettrait aux patientes d’avoir un premier avis rapide concernant la présence ou non d’un cancer, avant la confirmation du diagnostic un peu plus tard. Les femmes qui ont un résultat positif pourraient être alors prises en charge sans attendre et celles dont le résultat est négatif seront épargnées par plusieurs jours d’attente angoissante.
futura-sciences