Plus de 6,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 8 janvier pour des élections législatives. Les bureaux sont ouverts de 7h à 16h locales. Sept partis briguent les 109 sièges de l’Assemblée nationale, dans les 24 circonscriptions électorales du pays.
Les Béninois veulent tourner rapidement la page de la législature qui s’achève parce que tous les députés en poste viennent du camp du pouvoir. En 2019, seules deux formations de la mouvance présidentielle avaient pu prendre part au scrutin, le Parlement sortant était donc monocolore. Ces élections avaient entraîné des heurts dans plusieurs villes et une faible participation, dans un pays auparavant cité comme un modèle de démocratie. La faute au président Patrice Talon, accusé par ses adversaires d’avoir fragilisé la démocratie béninoise.
Cette fois, les électeurs ont le choix entre des partis de la mouvance présidentielle et de l’opposition. Sept logos figurent sur les bulletins de vote : quatre de partis de la mouvance présidentielle et trois se réclamant de l’opposition. Chose nouvelle, dans chacune des circonscriptions, au moins une femme sera élue puisqu’un siège (au minimum) leur est désormais réservé.
Cela suffira-t-il à ramener les électeurs aux urnes ? Ils se réjouissent en tout cas de ce scrutin inclusif, et se sont intéressés à la campagne. Pendant les quinze jours de campagne, les partis en lice ont organisé meetings, caravanes, et participé à des débats, pour tenter de les convaincre.
Les candidats élus siègeront pendant trois ans seulement. Un mandat de transition, avant les élections générales de 2026. Ces législatives ont donc valeur de test. Les partis de la mouvance présidentielle vont mesurer pour la première fois leur force réelle. Quelle que soit l’issue du scrutin, il n’y aura pas de cohabitation, car le président est le chef du gouvernement. L’opposition vise des élus afin de pouvoir bénéficier du financement des partis politiques.
Les organisations de la société civile ont déployé 714 observateurs sur le terrain. La Cédéao a de son côté envoyé une mission de 40 observateurs. Les ambassades des États-Unis et du Canada ont été autorisées à observer le déroulement du scrutin. La Commission électorale (Cena) qui a bien géré le processus électoral jusqu’ici est attendue sur la transparence du vote.
RFI