La Banque nationale suisse encaisse une perte faramineuse

La perte provoque la suppression des versements à la Confédération et aux cantons.

On imagine plutôt d’ordinaire les coffres de la Suisse regorger de réserves abondantes. Las. Loin du cliché, la Banque nationale suisse (BNS) vient d’annoncer lundi une perte record de 132 milliards de francs suisses (à peu près l’équivalent en euros) sur l’année 2022. C’est la seconde fois que cela se produit pour l’institution helvétique en cent seize ans d’histoire.

L’essentiel de ce résultat négatif provient de pertes sur les réserves de change accumulées par la BNS pour tenter d’éviter une appréciation du franc suisse. Le montant de ces réserves s’est déprécié de 17 % sur l’année. Les quelque 400 millions de francs de plus-value sur ses réserves en or n’ont pas suffi à compenser.

Sur le papier, ce déficit de la banque centrale n’est pas catastrophique : l’institution n’a pas intrinsèquement besoin d’équilibrer ses comptes. Mais elle affecte sa crédibilité en tant qu’autorité monétaire. Plus grave, cela va signifier que la BNS ne pourra pas verser de dividende à la Confédération et aux cantons suisses qui vont se retrouver face à un trou dans leur budget.

En 2021, elle leur avait versé 6 milliards de francs. La plupart des banques centrales font face à un risque de perte en raison du retournement de la situation monétaire. Pour lutter contre l’inflation, elles ont brutalement augmenté leurs taux directeurs auxquels elles doivent rémunérer les dépôts bancaires. À l’inverse, leurs actifs accumulés en période de taux planchers ne sont pas rémunérateurs. La BNS a porté son taux directeur à 1 %, face à une inflation en Suisse de 3 % en novembre.garo

lefi

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