Alors que certains responsables israéliens ont précédemment exprimé leur soutien au plan marocain d’autonomie, le ministère israélien des Affaires étrangères s’est, jusqu’à présent, abstenu de reconnaître sans équivoque le Sahara comme faisant partie intégrante du Royaume, a affirmé le dernier rapport du Conseil américain de la politique étrangère (AFPC) à Washington.
Dans un article d’Opinion publié par The Jerusalem Post qui reprend certains détails du rapport américain rédigé par le vice-président du AFPC, Ilan Berman a souligné que depuis la formation du nouveau gouvernement israélien, le monde s’est plutôt concentré sur ses « personnalités provocatrices et ses politiques intérieures controversées » et a consacré peu de temps à explorer comment la coalition au pouvoir du nouveau Premier ministre Benjamin Netanyahu pourrait améliorer la position d’Israël dans le monde.
Selon Berman, la réponse à cette problématique se trouve dans les accords d’Abraham. Ces accords, signés en 2020 avec le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, ont inauguré « une nouvelle ère de coopération pour Israël dans un Moyen-Orient historiquement inhospitalier ». Il est estimé que l’élargissement des accords est considéré comme la solution, étant donné que des pays comme l’Arabie saoudite, l’Indonésie et même le Pakistan ont été cités comme de nouveaux partenaires potentiels pour Jérusalem.
En outre, Ilan Berman a dévoilé que le rapport insiste sur le fait que les mesures supplémentaires soient prises pour fortifier les liens entre leurs membres actuels, avant d’élargir les accords. « À cet égard, beaucoup de choses peuvent être faites, à commencer par le renforcement des liens entre Jérusalem et Rabat », lit-on dans la tribune.
Il convient de noter que depuis le début, les relations maroco-israéliennes ont été parmi les éléments les plus prometteurs de la poursuite du rapprochement régional, et ce pour de bonnes raisons. Les liens entre les deux pays sont extrêmement profonds, sachant qu’un dixième de la population d’Israël, qui compte plus de 9 millions de personnes est d’origine marocaine et que beaucoup d’entre eux reviennent régulièrement au Royaume, rappelle le document.
Ainsi, depuis la signature des accords d’Abraham, les contacts entre le Maroc et Israël se sont intensifiés. Le rapport évoque en ce sens le commerce bilatéral qui s’est considérablement développé. « Rabat et Jérusalem ont établi des groupes de travail sur des questions allant de l’agriculture à l’énergie et le Royaume est devenu un client important de l’industrie de la défense israélienne », explique-t-on. S’ajoutent notamment les volets de l’établissement des vols directs et du tourisme.
En revanche, les deux pays n’ont toujours pas les caractéristiques de relations diplomatiques complètes, bien qu’ils aient échangé du personnel politique et établi des bureaux de liaison, précise le rapport. Pour le Conseil, cela revient au dossier du Sahara, vu que le ministère des Affaires étrangères du pays n’a toujours pas reconnu catégoriquement le Sahara comme une partie intégrante du Royaume.
« Il s’agit d’une erreur critique. Pour le Maroc, la disposition du Sahara n’est pas simplement un projet gouvernemental, mais une question qui se trouve au cœur même de leur identité nationale », indique le rapport, tout en rappelant la participation des nombreux Marocains à la marche verte. La position des partenaires internationaux sur le Sahara sera considérée par le Royaume comme une mesure clé de la santé de ces relations bilatérales, ajoute le document.
En effet, « Israël ne fait pas exception à la règle et la façon dont Jérusalem se prononce sur le Sahara qui s’annonce comme un test important de son partenariat naissant avec Rabat et un indicateur de l’évolution future des liens », signale le vice-président de l’AFPC. De plus, Netanyahou, qui a supervisé la genèse des accords lors de son dernier passage en tant que Premier ministre, devrait avoir un intérêt direct à consolider ce qui est sans doute sa réalisation la plus importante en matière de politique étrangère à ce jour, « la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara semble être un très bon point de départ », note le rédacteur.
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