Environ 12 000 personnes selon la police, venues de toute l’Europe, ont manifesté ce lundi à Strasbourg pour demander à l’Union européenne d’inscrire les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de Téhéran, sur la liste noire des « organisations terroristes ».
Le cortège, submergé de drapeaux iraniens, s’est mis en route en début d’après-midi en direction du Parlement européen où débutait ce lundi la session plénière mensuelle des eurodéputés. « Nous nous rassemblons pour faire entendre en Europe les femmes et les hommes iraniens et pour demander au Parlement européen de continuer à s’inscrire du bon côté de l’Histoire », a expliqué à l’AFP le député centriste du Parlement suédois Alireza Akhondi, organisateur de la manifestation. « Sans l’aide de l’Europe, sans nous pour être leur voix, il n’y aura pas de révolution en Iran », a-t-il ajouté.
Les manifestants étaient majoritairement des Iraniens venus des quatre coins de l’Europe : de Belgique, des Pays-Bas, d’Espagne, d’Italie et surtout d’Allemagne, rapporte notre envoyée spéciale sur place, Wyloen Munhoz-Boillot. Certains sont arrivés dès dimanche dans des bus affrétés spécialement pour l’occasion, d’autres ont dû se résoudre à prendre leur voiture ou ont organisé des covoiturages, car tous les trains pour Strasbourg étaient complets en raison de la forte mobilisation de la diaspora iranienne en Europe.
Reprise du slogan « Femme, Vie, Liberté ! »
L’Iran est secoué par une vague de contestation contre le pouvoir depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après avoir été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs pour avoir mal porté le voile islamique. Plusieurs personnes ont été condamnées à mort et exécutées en lien avec les manifestations. Leurs visages et leurs noms étaient affichés sur des pancartes de manifestants qui ont clamé à de nombreuses reprises le slogan « Femme, Vie, Liberté ! », cri de ralliement des foules qui protestent actuellement en Iran.
La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a pris la parole à l’arrivée du cortège devant le siège de l’institution, assurant les manifestants que les eurodéputés étaient « avec eux ». « Nous pousserons la communauté internationale à répondre avec force à la terreur qui a été déclenchée par le régime sur le peuple dans les rues d’Iran », a-t-elle déclaré.
AFP