La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée mardi, indisposée par les résultats décevants de la banque Goldman Sachs et un mauvais indicateur d’activité américain qui ont poussé le marché à faire une pause.
Le Dow Jones a reculé de 1,14%, l’indice Nasdaq est monté de 0,14% et l’indice élargi S&P 500 a cédé 0,20%.
« Les marchés actions ont été hésitants sur fond de digestion des résultats mitigés des banques », d’un indicateur « décourageant » et d’une hausse des taux obligataires, a expliqué, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.
Le week-end de trois jours, avec lundi férié aux Etats-Unis, a également contribué à couper l’élan de la place new-yorkaise.
Goldman Sachs (-6,44% à 349,92 dollars) a publié un bénéfice très inférieur aux attentes au quatrième trimestre, marqué notamment par la fonte des revenus tirés des émissions de dette et introductions en Bourse. La banque a aussi triplé ses provisions pour créances douteuses par rapport à la même période de l’année précédente.
Les investisseurs ont également relevé que l’assureur dommage américain Travelers (-4,60% à 185 dollars) avait lui aussi raté la cible des prévisions, handicapé par le coût important des dégâts occasionnés par la tempête hivernale Elliott, qui a balayé les Etats-Unis fin décembre.
Le ciel s’est franchement assombri avec la publication du seuil indicateur du jour, qui a mis en évidence une chute bien plus forte qu’attendu de l’activité manufacturière dans la région de New York, à -32,9 points en janvier contre -11,2 en décembre, au plus bas niveau depuis août 2020.
Sur le marché obligataire, les taux se sont tendus, en partie du fait d’indicateurs meilleurs que prévu en Chine (PIB) et en Allemagne (moral des investisseurs), qui ont encore stimulé le déplacement de capitaux vers l’Europe et les marchés émergents, déjà à l’oeuvre depuis plusieurs semaines.
Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans, qui évolue en sens inverse de leurs prix, est remonté à 3,54%, contre 3,50% vendredi.
A la cote, la concurrente de Goldman Sachs, Morgan Stanley, s’en est mieux tirée (+5,91% à 97,08 dollars), avec un chiffre d’affaires et un bénéfice légèrement au-dessus des anticipations des analystes. Si la banque d’investissement a souffert (-49% pour le chiffre d’affaires), la gestion d’actifs a résisté et les provisions sont restées à un niveau modéré.
Mais Morgan Stanley n’a pu empêcher quasiment tout le secteur d’embrayer derrière Goldman Sachs, que ce soit JPMorgan Chase (-1,55%) ou Bank of America (-2,02%).
Si les bancaires ont entraîné dans le rouge le Dow Jones et le S&P 500, le Nasdaq a sauvé sa peau grâce à quelques valeurs très volatiles, comme Tesla (+7,43%), le fabricant de cartes graphiques Nvidia (+4,75%) ou PayPal (+0,88%).
« On voit ces actions mal en point se redresser, tandis que le Dow reprend son souffle, ce qui est tout à fait normal après une hausse importante », a commenté Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Le Nasdaq est ainsi parvenu à enregistrer sa septième séance positive de suite.
« Il y a beaucoup de vents contraires » sur le marché, a relevé le gérant, « et on n’est qu’au début de la saison des résultats. Il est trop tôt pour juger de la santé des entreprises américaines, mais il y a une forte probabilité qu’on soit en phase de récession des résultats. »
Ailleurs au tableau des valeurs, Silvergate Capital (+0,98% à 13,33 dollars), maison mère de Silvergate Bank, surnommée la « banque des cryptomonnaies », a été recherchée bien qu’ayant fait état d’une perte de 1,04 milliard de dollars au dernier trimestre 2022, consécutive aux turbulences que le marché a connues après la défaillance de la plateforme FTX.
Au-delà, les valeurs du secteur mettaient le nez à la fenêtre, au diapason du bitcoin, qui a pris plus de 25% en dix jours.Les spécialistes du « minage » de cryptomonnaies Marathon Digital Holdings (+8,98%) et Riot Platforms (+6,48%) ont bondi, de même que la plateforme d’échanges Coinbase (+8,32%).
AFP